Le vent des rumeurs, appuyé par certaines observations, laisse entrevoir un jeu malsain auquel certains partis, aujourd'hui dans l'opposition, semblent vouloir se livrer. Il serait certes amusant de poser au gouvernement toutes les questions que les membres du PJD ont adressé au Parlement avant d'accéder au pouvoir, ou encore de revenir en détail sur la moindre mesure proposée par l'équipe de campagne de Benkirane en la montant en épingle. Mais amusant pour qui ? Au delà de la satisfaction éphémère pour certains députés de briller quelques secondes sous les feux de la rampe, cela ne constitue nullement les bases d'une politique constructive. Les enjeux auxquels le pays fait face, l'urgence, les défis appellent plutôt à un effort collectif pour aider le gouvernement et, à travers lui, l'ensemble des citoyens vers des lendemains meilleurs.La législature actuelle est une occasion unique de mettre sur pied une opposition concrète et une relève, tant au niveau de l'équipe du premier gouvernement de la nouvelle Constitution que de celle de l'opposition qui finira par revenir aux affaires un jour ou l'autre…. Si le respect de la volonté du peuple, exprimée par les urnes, est respectée. A la clé, la question fondamentale du renouvellement des élites et de l'adaptation aux attentes nouvelles de la configuration socio-politique. Il est aberrant de constater à chaque fois que se pose la question du remplacement d'une compétence du vide qui l'entoure. Non pas par manque de candidats, mais parce que la place naturelle qui devrait leur être réservée est toujours reléguée au rang de détail. Sans tomber dans une naïveté puérile, la reconfiguration de l'opposition pourrait aussi servir à l'évolution des mœurs en politique, elles-mêmes en cheville avec les pratiques dans les administrations et les entreprises privées. Nous aurions alors une nouvelle approche constructive qui, en définitive, profitera à la démocratie et aux Marocains dans leur ensemble.