Le voilà introduit, à l'instar du cas sarkozyste, dans un maelström conjugal qui achève son profil de frivole et de puéril. «La décision de Veronica: adieu à Silvio» écrit à la Une La Stampa, le quotidien du groupe Fiat. «Veronica, adieu à Silvio : «J'ai décidé, je demande le divorce», titre en première page la «Repubblica». Les secrets d'alcôves s'étalent sur la place publique pour un divorce à l'italienne ! Décidément, la commedia dell'arte, théâtre populaire, est parfois difficilement traduisible dans une langue autre que l'italien. Sacré Silvio Berlusconi. Mégalo en diable, aucun scrupule ne semble être en capacité de l'étouffer. Il n'est pas homme à avoir peur du mélange du genre: foot, média, politique et cul. Et il le fait avec une maestria. Non seulement il a introduit une forme de naïveté feinte, voire une dimension clownesque dans la politique. Mais il a aussi cette capacité, presque de l'ordre de l'amnésique, d'assumer les plus grosses bourdes. Le voilà introduit, à l'instar du cas sarkozyste, dans un maelström conjugal qui achève son profil de frivole et de puéril. En décidant, avec fracas de s'en séparer, son épouse, Veronica Lario, porte ses déboires avec le sémillant chef du gouvernement italien sur la place publique et les déroule à la face du monde. Le timing est presque politique. Juste un mois avant les élections européennes et, à peine un peu plus, avant le sommet du G8 que Silvio voulait comme un moment de triomphe. Certains commentateurs vont jusqu'à voir dans Veronica le pire chef d'opposition en Italie. Elle met en porte-à-faux, par cette décision, celui qui se présente comme le dirigeant du mouvement italien qui soutient le plus la famille et les valeurs chrétiennes. C'est le boomerang. L'échec de son propre mariage, avant celui de son programme dans ces temps de crise, «représente un échec politique» a commenté un ancien député du parti du Cavalière. Ce qui justifie cette demande de divorce, après 30 ans mariage, ce sont les frasques berlusconiennes, coureur de jupons en diable. C'est Veronica qui l'affirme. C'est que l'impénitent ne se contente de cavaler derrière les belles vénus avec son sourire ravageur et sa dentition étincelante. On découvre qu'il n'est pas toujours un père exemplaire. Confusion des genres s'il en est, Veronica avait déjà fort à faire pour contrecarrer son projet d'inclure des starlettes sur ses listes électorales pour les européennes. Et elle avait fini par avoir gain de cause. Il semble cependant que la participation cavalière de Berlusconi à la fête donnée pour le 18e anniversaire d'une belle jeune fille blonde à Naples, a définitivement insupportée celle qui lui a donné trois enfants, dont le plus jeune à plus de vingt ans. Silvio, paraît-il, n'a jamais assisté à leurs anniversaires.