Les ennuis judiciaires se suivent et se ressemblent pour le plus célèbre magistrat d'Espagne. Accusations d'écoutes téléphoniques, de forfaiture… Le tout sur fond d'enquête sur le Franquisme. Baltasar Garzón est dans de sales draps. Le plus célèbre magistrat d'Espagne, celui-là même qui a déterré de nombreux dossiers sur un chapitre noir de l'Espagne contemporaine, le Franquisme, multiplie les comparutions devant la justice de son pays. La semaine dernière, il répondait à des accusations d'écoutes téléphoniques illégales. Et mardi dernier, il comparaissait pour forfaiture pour avoir rouvert en 2008 le même dossier du Franquisme. Il avait également été accusé d'un supposé traitement de faveur qu'il aurait accordé à une banque espagnole, Santander. L'Histoire occultée En ouvrant le dossier du Franquisme, cet ennemi juré des dictateurs internationaux, était, selon ses accusateurs, parfaitement conscient qu'il enfreignait une loi d'amnistie générale votée en 1977, deux ans après la mort du général Franco. Derrière cette affaire, les deux associations d'extrême droite, Manos Limpias (mains propres) et Libertad e Identidad, ont porté plainte. En cas de condamnation, le magistrat, âgé de 56 ans, pourrait être inhabilité pendant 20 ans,Au-delà du risque que représente cette dernière affaire sur la carrière de Garzón, le procès ouvre un débat de société. Trente-cinq ans après la mort de Franco, l'Espagne s'interroge sur la lecture à faire d' un passé dont le pays est peu fier. Ceci, à la faveur de la montée de l'extrême droite, d'un côté, mais aussi de celle des victimes du Franquisme qui en appellent au devoir de mémoire, mais aussi au droit à la réparation. De vieilles blessures que certains milieux, notamment conservateurs, assimilent à une boîte de Pandore.Et à quelque chose malheur est bon, si le procès se poursuit, des parties appelant à son annulation, ce sera l'occasion pour les victimes de la dictature se s'exprimer de ce qui s'était (réellement) passé. Une première historique.