Le rapport d'Amnesty, juste publié, dresse de sombres perspectives pour les pays d'Afrique du Nord. Au lendemain des révolutions qui ont permis aux peuples de se débarrasser d'encombrants dictateurs, la persistance de la terreur et des exactions serait encore de mise, avertit l'ONG dont il faut saluer le travail depuis des décennies.Cependant, il serait utile de préciser les contextes et, surtout, de différencier et de reconnaître les avancées de pays comme le Maroc, dont les efforts sont simplement omis.Si la transition semble se passer correctement en Tunisie, la situation en Egypte et en Libye, elle, est plus délicate ; car le retour à la normale ne s'y est pas encore réalisé. Il faut espérer qu'une fois la situation restaurée, la violence sera rangée parmi l'apanage des dictateurs déchus.Le piège de la lecture rapide de tels rapports, ou le recours de gros titres racoleurs peuvent nuire à l'effort collectif de tout un groupe, dans un contexte où la confiance est nécessaire et où le moindre signe est amplifié, de manière positive, par les uns, et de manière négative, par les autres.Durant les premiers mois de l'année 2011, plusieurs journalistes européens ont mis beaucoup de temps à admettre que la situation au Maroc était réellement différente de celle de nos voisins.Aujourd'hui, il faut le rappeler, l'évolution que connaît notre pays est bonne. Pas suffisamment rapide pour les uns – surtout quand ils sont loin – mais tangible pour celles et ceux qui vivent sur place, et qui mettent toute leur énergie dans la balance.La question est d'être simplement juste et factuel. Le rapport d'Amnesty n'est pas mal orienté, mais sa lecture par les médias occidentaux tend à lui donner une coloration exagérée, qui en limite la portée, en déviant l'attention du lecteur des zones de conflit réels. L'arrivée de M. Ramid à la Justice au Maroc est un signe qui mérite d'être souligné. Homme de dossiers sensibles, il connaît certainement, mieux que quiconque, l'importance d'une critique et de la question de sa véracité qui, si elle est remise en cause, engendre plus de dégâts que la cause qu'elle est censée défendre.