Gérer la relation avec ses collègues, la démarche pourrait sembler simple et basée sur des impulsions. L'expertise démontre pourtant le contraire. Eclairage. Une nouvelle recrue intègre toujours une entreprise avec des sentiments partagés. Son nouveau challenge lui apporte bonheur et donc motivation, mais aussi interrogation par rapport à la qualité de son intégration. Aucune recette n'existe réellement. Les conseils des experts en la matière demeurent pourtant utiles. «En premier lieu, la nouvelle recrue ne doit avoir aucun a priori sur les collègues ou la structure. A la limite, elle devra adopter un a priori positif sauf preuve du contraire», explique à juste titre Wassila Kara Ibrahimi, directrice et fondatrice associée du cabinet Bil Consulting. Selon les expériences professionnelles de chacun, les individus ont également tendance à cataloguer rapidement les uns et les autres. «Il faut au moins laisser trois mois au minimum pour pouvoir mettre une étiquette sur chacun», tempère toutefois l'experte. Quant à la familiarité et à la fusion émotionnelle, la nouvelle recrue devra l'éviter au risque d'être cataloguée dans un clan. «Il s'agit de rester neutre et factuel». La personne qui intègre une nouvelle entreprise devra en effet rester ouverte en donnant la chance à tout le monde de l'approcher. Dans un tout autre registre, les collègues entre eux s'apprécient mais se découvrent aussi. Les uns et les autres ont leur lot de qualités et de défauts. Et sans être nouveau dans la boîte, les individus sont confrontés dans le quotidien de l'entreprise au collègue qui divulgue les informations sur tout le monde. Son bla-bla sur tout le monde est maladif et alimente les rumeurs les plus folles. Face à ce personnage, le conseil du consultant est clair : «On met de la distance entre lui ou elle sans donner du grain à moudre, c'est-à-dire sans nourrir les commérages ou tout autre rumeur». Au contraire, celles qui inspirent confiance et ont l'étoffe même d'un leader d'équipe se trouvent très souvent dans la position de celui qui écoute tout le monde, rassure et donne des conseils. Cette situation peut s'accentuer lors d'une instabilité hiérarchique ou en période de restructuration. Pour ne pas alors devenir l'exécutoire de ses collègues au risque de perdre son énergie nécessaire au développement de sa propre rentabilité, celui ou celle qui se reconnaît dans ses qualités intrinsèques devra la jouer fine. Maintenir une certaine distance polie et utiliser des expressions qui sauvent la mise telles que «oh, je suis désolée, je veux bien t'écouter mais là j'ai une urgence qui ne peut pas attendre». Le conseil de l'expert est clair. Après deux ou trois tentatives, la personne en question verra que l'écoute a des limites et que la personne dotée de cette aptitude peut avoir également d'autres priorités.