Présenté au 11e FIFM lors de l'hommage rendu à Roshdy Zem, sorti en France depuis le 4 janvier, Une nuit est un polar qui exhume la vie nocturne de Paris et de ses démons en tous genres. L'air de la nuit et des personnages à la marge collent à la peau de Roshdy Zem. Inlassablement, pour notre plus grand plaisir. Découvert dans Les Keufs, de Josiane Balasko, surprenant de fragilité et d'émotion dans Change moi ma vie qui éclot quelques années après J'embrasse pas, la liste de films où il évolue au milieu de flics, de voyous, de prostituées l'ont finalement poursuivi et mené au rôle de Simon Weiss dans Une nuit de Philippe Lefebvre.Polar ficelé dans un Paris sombre, où ce flic croise et côtoie de très près les directeurs d'établissements nocturnes où le milieu fricote avec la police, n'est pas sans rappeler le Pigalle d'il y a à peine une décennie. Un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Comme si passé le rideau de la nuit, minuit sonne l'heure d'un même monde pour le grand banditisme, partageant la même table que les flics, les pénalistes unis, par les codes d'honneur, dévolus par eux seuls et qui ne se roule pas dans une basse fange, bien loin de l'actuelle délinquance dure, sans foi ni loi, qui exécutent ses victimes pour cause de règlement de compte devant les membres de leurs familles. La frange de la mondaine Simon Weiss, n'est pas n'importe quel flic. Il représente la frange de la mondaine, où il est commandant. Son pouvoir est no limite : il peut fermer un établissement de la nuit au lendemain. Difficile de ne pas flancher, tant la frontière qui démarque le légal et l'illégal est infime, presque invisible dans l'épaisseur des ténèbres.Accueilli en roi, lors de sa tournée des bars, des boîtes, du physio au gérant, en passant par la serveuse, ce flic d'un drôle de genre, proche des indics et d'une galerie de personnages attachants, nous plonge dans l'envers du décor nocturne.« On se marginalise vite, car on vit quand la majeure partie de la population dort, c'est très déroutant. On peut imaginer les dégâts sur ces hommes au fil de nombreuses années. Il y a de plus, dans Une nuit, une pléiade de seconds rôles. Et les directeurs d'établissements ne sont pas des truands mais de véritables hommes d'affaires », soulignait Roshdy Zem, invité de l'émission Maghreb Orient-Express, présenté rap Patrick Simonin mardi 3 janvier, sur TV5 Monde.Autre personnage indéniable de Une nuit, entièrement tourné la nuit, la solitude, sentiment principal, qui ponctue tel un leitmotiv, le destin de Simon Weiss : « C'est un homme finalement très seul. A sa solitude, répond également, la violence des rapports humas et surtout psychologiques, toujours extrêmement tendus. C'est un film sur la solitude mais aussi sur une violence interne, qui s'exprime par le biais de non-dit, aucun coup de feu n'est tiré. Et pourtant on n'y parle de liens de fraternité et de confiance », précisait Roshdy Zem dans Maghreb Orient-Express.Nouvelle génération de femme flicCamper le rôle de ce flic a été des plus louables pour le comédien car « c'est assez jouissif, jouer un flic, était un fantasme. Il s'agit d'un pouvoir offert naturellement. C'est un flic qui a de la classe, et qui dégage un certain charisme. Il s'habille avec goût comme les grands voyous et il respecte des codes d'honneur », concluait Roshdy Zem dans un sourire.On pense indéniablement à Karim Achoui, grand pénaliste, avocat du milieu, rayé du barreau parisien en 2008, pur personnage de film de gangster, débordant d'élégance naturelle, d'intelligence et de charisme. Quel avocat pourrait de plus, refuser de défendre des clients qui débarquent en pouvant les régler rubis sur ongle avec du cash ?Ce film met notamment en lumière, une nouvelle génération de jeune femme flic, fraîchement débarquée au 36, quai des orfèvres, incarnée ici, par Sarah Forestier, et qui va piéger ce cher Simon… Une nuit, nous renvoie à l'excellent Once upon a time in Anatolia, également situé la nuit autour d'une affaire de crime et de son flic qui dit : « Dès qu'il y a quelque chose de noueux, il faut chercher du côté des femmes »… «C'est assez jouissif, jouer un flic, c'était un fantasme. Il s'agit d'un pouvoir offert naturellement. C'est un flic qui a de la classe, et qui dégage un certain charisme. Il s'habille avec goût comme les grands voyous etil respecte des codes d'honneur». Roshdy Zem