Programmée hier, la session du comité central du PPS, qui doit statuer sur la participation ou non du parti dans le gouvernement Benkirane, a été reportée à samedi. Le suspense continue. Initialement prévue jeudi, la session du comité central du PPS se tient ce samedi à Salé. Un report dû au souci de donner l'occasion au plus grand nombre de ses membres de cette instance de s'exprimer sur la participation du Livre au prochain gouvernement. « Sans aucun enjeu majeur, la réunion est appelée à entériner les décisions du bureau politique et du conseil de la présidence, favorables à une intégration du PPS au cabinet Benkirane», assure au Soir échos Said Sefsafi, membre du CC. Du côté des participationnistes, les arguments ne manquent pas. «Si les opposants remettaient en cause l'opportunité d'une proximité avec le PJD, ils répliqueraient par le rappel des alliances tissées, auparavant, avec le RNI et le MP, deux formations, de surcroît, libérales», explique-t-il. Distance En plus de ces raisons, les opposants, en minorité au sein du comité central, à la ligne de la direction favorable à la participation seraient assimilés à des relais de l'USFP au PPS. Un point d'une extrême sensibilité au sein de cette formation. Les militants du Livre tiennent à garder une certaine distance avec les positions des camarades à la Rose. Une conduite qui ne date pas d' hier car remontant, en effet, aux années Ali Yata. De son côté, le bureau politique du PPS n'a pas lésiné sur les moyens. Depuis que Nabil Benabdellah a rencontré le chef du gouvernement, il a entrepris une mobilisation de ses troupes au sein du comité central, en vue d'arracher le feu vert à la participation au cabinet Benkirane. En plus des calculs politiques, le facteur syndical est présent dans la résolution de cette équation. La proximité du PPS et l'UMT, relèvent du secret de Polichinelle. «Si le PPS opte pour l'opposition, il offrirait l'occasion à l'Istiqlal et au PJD de renforcer leurs syndicats respectifs, l'UGTM et l'UNMT, au détriment, bien entendu, de l'UMT», estime Sefsafi, également membre du comité central de la centrale de Miloudi Moukharek. Durant les années 90, la relation entre le PPS et l'UMT avait connu une certaine froideur, à cause de la décision de Mahjoub Benseddik d'exclure du syndicat quelques membres du Livre.