Le PJD allait être mis dans une situation difficile au cas où le PPS aurait choisi d'emboîter le pas au parti de la rose. Une coalition gouvernementale comprenant le PJD, l'Istiqlal, le PPS et le MP totalisant 217 sièges au Parlement. C'est ce à quoi ressemblera fort probablement la physionomie du prochain gouvernement. En plus de l'Istiqlal, le nouveau chef de gouvernement Abdelilah Benkirane a obtenu officiellement le soutien du MP et du PPS. Après avoir rencontré Mohand Laenser, SG du MP, lundi 5 décembre, dans le cadre du processus de concertations et pris connaissance de la «tendance générale en faveur de la participation» qui s'est dégagée de la réunion du bureau politique du parti dirigé par Nabil Benabdellah tenue le même jour, le parti islamiste a poussé un «ouf» de soulagement. Bien qu'une majorité de seulement 217 sièges ne paraisse pas très confortable, le parti affirme qu'elle «est suffisante» pour diriger le prochain gouvernement. Il faut croire qu'après le passage de l'USFP à l'opposition, le PJD allait être mis dans une situation difficile au cas où le PPS aurait choisi d'emboîter le pas au parti de la rose. «Le secrétaire général du PJD a rencontré les dirigeants du MP et du PPS et ils se sont déclarés favorables à la participation. Ils lui ont dit qu'il ne leur fallait plus que l'accord des structures. Avec l'Istiqlal, ça nous fait déjà une majorité au Parlement de 217 sièges et c'est suffisant», souligne Lahcen Daoudi, secrétaire général-adjoint du PJD, ajoutant que «certains partis ayant obtenu deux sièges lors des élections veulent aussi soutenir le gouvernement dirigé par le PJD, notamment le Parti de l'environnement et du développement durable (PEDD)». Pour ce qui est du PPS, le comité central de ce parti devra se réunir ce jeudi pour prendre une décision finale à propos de la participation, mais les dirigeants ne se voilent pas la face pour dire que la tendance générale est à la participation. «Depuis que nous avons entamé une série de réunions du bureau politique, nous avons pris en considération tous les développements qui ont eu lieu entre-temps et nous avons procédé à une évaluation générale. Aujourd'hui, il y a une tendance générale au sein de la direction qui est en faveur d'une interaction positive avec l'étape actuelle», souligne Karim Taj, membre du bureau politique du PPS. «Mais, il faut dire aussi qu'il y a un courant au sein du parti qui veut passer à l'opposition. Et c'est le comité central qui tranchera à travers la méthodologie démocratique», indique M. Taj. «Nous nous acheminons vers une participation conditionnée par le respect d'un certain nombre de nos engagements concernant les valeurs de la gauche, à savoir les volets économique, social et culturel, ainsi que le renforcement des libertés et des droits des femmes», ajoute-t-il. «Et jusqu'à présent, nous n'avons pas d'indices qui prouvent que le PJD s'inscrit dans une optique contraire à notre vision. C'est pour cette raison que nous estimons que notre participation est nécessaire», précise M. Taj. Ceci dit, l'autre nouveauté pour le PJD c'est que le parti islamiste semble ne plus être intéressé par la participation de l'UC au gouvernement, bien que le secrétaire général de ce parti ait affirmé à plusieurs reprises être prêt à quitter le G8 pour rejoindre l'Exécutif. C'est ce qu'a affirmé à ALM une source au sein du parti. «On n'a pas encore vu l'UC. Mais nous avons déjà notre majorité de 217 sièges avec le MP, le PPS et l'Istiqlal», indique, pour sa part, M. Daoudi. A noter que le PJD a décidé de reporter la réunion de son conseil national prévue initialement dimanche prochain en attendant la tenue des réunions des organes délibératives des autres partis pour avoir une vision plus claire à propos des positions définitives prises par les uns et les autres.