Le torchon brûle entre le PAM et l'Istiqlal. Au fil des jours, les deux partis se livrent à un jeu de réplique qui monte crescendo en intensité. Un communiqué de la réunion, la semaine dernière, du bureau du Conseil national du Tracteur augure d'un nouvel épisode de la guerre que se livrent désormais les deux formations. Il est clair que le clash survenu lors de la tenue de la session de février du Conseil de la ville de Fès vire complètement à l'affrontement direct entre les deux formations. Le PAM exprime en effet «son étonnement quant à la persistance d'un groupe politique à débattre d'un sujet tranché juridiquement et religieusement en s'en Abass El Fassi et Fouad Ali El Himma. servant comme moyen d'une guerre par procuration, sous le parapluie du nationalisme et du référentiel religieux et en tentant de présenter le parti comme étant un défenseur de la commercialisation et de la consommation de l'alcool, et ce à des fins viles et populistes», lit-on dans le communiqué du PAM. servant comme moyen d'une guerre par procuration, sous le parapluie du nationalisme et du référentiel religieux et en tentant de présenter le parti comme étant un défenseur de la commercialisation et de la consommation de l'alcool, et ce à des fins viles et populistes», lit-on dans le communiqué du PAM. Le ton est donné. L'Istiqlal est le PJD sont logés à la même enseigne, selon le PAM. Une autre preuve du rapprochement qui se trame entre la Balance et la Lampe. Face auquel, le Tracteur avance l'argument de «la spécificité marocaine dans toutes ses dimensions religieuses culturelles». Une fois ce constat fait, place aux actions à entreprendre et ce dans un futur proche. Dans cette optique, les deux groupes parlementaires du PAM auront des rôles prépondérants à jouer. «Une feuille de route» est en cours d'élaboration. Ahmed Touhami, le président du groupe PAM à la première Chambre déclare qu'«à titre d'exemple, la méthode des questions orales va changer. Désormais, nos questions porteront un sceau politique et non plus technique. Nous sommes, tout de même, dans une institution politique». Sous couvert d'anonymat, une source proche du PAM estime que «cette démarche rejoint parfaitement la vision de Mohamed Cheikh Biadillah, une fois investi à la présidence de la Chambre des Conseillers. Elle consiste en l'instauration d'une différenciation entre les questions orales des deux chambres: le politique est aux députés alors que le technique et le sectoriel est la chasse gardée des Conseillers. Ce partage des compétences était d'ailleurs à l'ordre du jour de la dernière rencontre entre Biadillah et Mustapha Mansouri». Cette modification dans la méthode des questions orales s'inscrit donc dans le cadre des nouvelles orientations de la direction du parti à ses députés et conseillers. Sauf que le différend avec l'Istiqlal y est pour quelque chose. Le communiqué du bureau d'ailleurs est plus expressif mettant en garde contre «les lacunes qui marquent l'action du gouvernement notamment dans le traitement qu'il réserve à des dossiers sociaux et économiques», chose qui «contribue à perdurer l'absence de paix sociale». Le PAM tire à boulets rouges sur ce qu'il qualifie de «tergiversation et de retard enregistrés dans le traitement des répercussions des inondations que connaissent plusieurs régions de notre pays». Et de décrier «le secours des sinistrés», les mesures entreprises par l'équipe de Abbas El Fassi afin de les «désenclaver», de même qu'il a appelé le gouvernement à «la remise des infrastructures et des plans futurs pour éviter que cela ne se reproduise». Ce communiqué du bureau du Conseil national du PAM marque un tournant depuis que le Tracteur a basculé dans les rangs de l'opposition. Reste à savoir sa concrétisation en faits et actes dans les jours à venir notamment dans l'enceinte du Parlement. Par ailleurs la teneur de ce communiqué pourrait donner de la voix à ceux qui évoquent l'option de la tenue des élections anticipées. Eloges à Cherkaoui La page de Chakib Benmoussa à l'Intérieur tournée. Le PAM réserve au nouveau titulaire de ce portefeuille un accueil plutôt favorable. Le communiqué de la dernière réunion du Bureau politique du Tracteur salue «le traitement intelligent réservé au retour du groupe ayant participé aux festivités de la création de la république fantoche ne signifie nullement la non-application de la loi avec toutes les garanties de la justice». Il n'est pas sans rappeler que le Maroc continue de payer très cher l'expulsion aux Iles Canaries, en novembre dernier, d'Aminatou Haidar. Les conséquences de ce geste ont nettement servi la propagande du Polisario. En fait du pain bénit pour Abdelaziz & Co. qui, depuis, ont intensifié leurs appels à l'adresse de l'Union européenne et au Secrétaire général de l'ONU pour inclure dans la mission de la MINURSO: la surveillance des droits de l'Homme au Sahara. Par ailleurs, le bureau du Conseil national du PAM a loué l'initiative de ses deux groupes au parlement à inviter Taib Cherkaoui a une réunion urgente afin de discuter et expliquer aux députés et conseillers les raisons de l'expulsion d'étrangers qui entreprennent des actes de prosélytisme sous couvert d'actions de bienfaisance.