Le président du conseil national du PJD se prononce en faveur de l'autonomie du Rif. Une sortie originale qui n'engage que Saâdeddine El Othmani. Les islamistes du PJD sont-ils réellement pour l'autonomie du Rif ? En tournée, dimanche à Nador, Saâdeddine El Othmani, en phase avec les revendications des habitants de cette région, a émis une conception propre sur l'autonomie au Rif au même titre que celle au Sahara. Une nouveauté dans la prose officielle des PJDistes, sachant que le même El Othmani n'a jamais défendu l'autonomie au Rif et encore moins au Souss. Les propos du président du conseil national du PJD devraient plutôt être inscrits dans leur contexte naturel, autrement dit, la pré-campagne électorale : Saâdeddine El Othmani présidait une réunion de la section locale de la Lampe à Nador. A six semaines des législatives, ce genre de revirements est fréquent. Les conservateurs du PJD n'en font pas exception, le Rif n'est pas un terrain de prédilection des frères de Benkirane. A Nador, les quatre sièges de la circonscription sont détenus par le RNI (Mansouri), Al Ahd Addimocrati (Najib El Ouazzani et Chaôu) et le PER (Tariq Yahya). A Al Houceima, le PAM et l'Istiqlal règnent sur la ville. C'est pour tenter de renverser la vapeur qu'El Othmani, un amazigh de surcroît, a été dépêché sur place. Par son discours, l'homme a caressé dans le sens du poil, puisant dans le lexique contestataire des Rifains : « volonté de nuire au développement » local, « détournement d'argent vers les régions du Maroc les plus nanties». Parallèlement à ces propos, El Othamani a appelé à mettre un terme à « cette tendance ». Contacté par Le Soir échos, Saâdeddine El Othamani précise que ses déclarations à Nador en faveur de l'autonomie au Rif « n'engagent en rien le PJD. Ce sont des opinions personnelles ». A la question de savoir si ses idées sont partagées par d'autres cadres du PJD, le président du conseil national répond par la négation, soulignant au passage « que ce sujet n'a jamais été abordé au sein du parti ».