Un modèle de sobriété studieuse et un prototype différencié de dirigeant politique, dont la côte est à la hausse continue, que le secrétaire général du PJD devenu, par la force des choses et la logique des évolutions contradictoires modernes, le véritable «épouvantail» du champ politique national et des partis de la majorité qui redoutent fort un rival en pleine effervescence, donné gagnant par les sondages les plus démocratiquement établis en Occident. Un Occident qui a stimulé l'ouverture et la modernisation d'un appareil politique qui vient de convier les médias étrangers, une première qui en verra d'autres, à la couverture des travaux de la deuxième édition de l'université d'été du PJD, tenue en fin de semaine dernière. En fait, seul le travail sérieux paie en retour, puisque les forces de la formation islamiste se sont attelées à occuper méticuleusement un terrain longtemps déserté par les autres formations et à y travailler d'arrache-pied une politique de proximité très appréciée par les citoyens dans les espaces urbain et rural. Et que ceux qui s'acharnent à rester prisonniers des clichés éculés montrant un parti «obscurantiste», proche des tenants de la violence extrémiste ou de l'autocratie gouvernementale , aillent se rhabiller. Car non seulement le PJD s'est entièrement relooké aux méthodes modernes et fendu dans un professionnalisme en amélioration constante, mais aussi et surtout, ses cadres et militants comptent parmi les mieux formés des grandes écoles et lauréats d'instituts spécialisés, dont les qualifications les autorisent à la prise en charge des missions de gestion des affaires locales, politiques et parlementaires. Derrière cette mue profonde, un homme d'une courtoisie peu commune, d'une «insolente» humilité, d'une écoute très attentive auprès de l'ensemble de ses militants, d'une disponibilité et d'une popularité incontestable dans son fief partisan : Saâdeddine El Othmani. Un leader de parti qui a donné l'exemple du fonctionnement démocratique des instances, au sein de sa propre formation. Un chef qui a redonné goût aux débats académiques et populaires, fondés sur des argumentaires élaborés et loin de toute violence ou autoritarisme. Oui, Saâdeddine El Othmani s'est imposé comme un acteur incontournable du devenir de la société marocaine dans la préservation de ses fondements authentiques et la consolidation de son cheminement démocratique. Il n'y a qu'à voir un secrétaire général prenant part aux débats des militants en se montrant disponible à plein temps, suivre les échanges en tant que participant sans interférer par l'influence de son statut de premier responsable, pianoter de manière ininterrompue son PC portable dont il maîtrise les ressorts, pour se persuader que le PJD a des dirigeants et des encadrants qui sont rompus aux nouvelles technologies, et qui comptent bien remporter la bataille électorale, en stimulant le développement d'un Maroc moderne, tolérant, développé et ancré dans son environnement régional, arabe, africain et mondial. En tout cas, en attendant les prochaines échéances, cette bataille-ci, celle des nouvelles technologies et des formations pointues de ses cadres, le PJD l'a bel et bien remportée déjà. Semant même derrière lui bien des formations se proclamant en phase avec leur temps.