Le 7e Forum panafricain sur la modernisation des services publics et des institutions de l'Etat s'est ouvert lundi à Rabat, sous le thème de la lutte contre la corruption et le renforcement de la bonne gouvernance. Le 7e Forum panafricain sur la modernisation des services publics et des institutions de l'Etat s'est ouvert lundi à Rabat, sous le thème de la lutte contre la corruption et le renforcement de la bonne gouvernance, afin de réduire la pauvreté et de réaliser un développement global et durable en Afrique. Intervenant à cette occasion, le Premier ministre Abbas El Fassi, a souligné dans son allocution d'ouverture, que le gouvernement penchait actuellement sur la mise en œuvre d'un plan d'action de prévention et de lutte contre la corruption, basé essentiellement sur le renforcement du cadre institutionnel et des fondements de reddition des comptes de contrôle et des valeurs de transparence. Il a indiqué que le Maroc connaît des réformes profondes et radicales, relatives à l'organisation des rapports entre les institutions de l'Etat, à la consolidation des bases de la véritable démocratie, au parachèvement de l'édification de l'Etat de Droit à travers la consécration de principes fondamentaux ayant trait aux droits de l'Homme et au droit humanitaire international, à l'interdiction et à la lutte contre toutes les formes de discrimination et à la bonne gouvernance. Pour sa part, le directeur général du Centre Africain de Formation et de Recherche administratives pour le développement (CAFRAD) a relevé que trois phénomènes sont à distinguer au sujet de la corruption, à savoir l'augmentation du nombre de pays, d'organisations et d'individus impliqués dans ce fléau, la diversification des types de corruption pour englober le détournement des fonds, la malversation financière, la mauvaise gestion des services, la mauvaise qualité de services ou de produit, l'absentéisme et la passivité, entre autres. « La corruption devient de plus en plus ouverte et publique et que tout le monde semble s'en accommoder ». le directeur général du CAFRAD Le troisième phénomène, a-t-il ajouté, réside dans le fait que la corruption devient de plus en plus ouverte et publique et que tout le monde semble s'accommoder de ses pratiques, en l'occurrence les corrupteurs, ceux qui sont corrompus, les observateurs et même le pouvoir public. Lelo a par ailleurs relevé que plusieurs causes sont à la base de ces maux, notamment l'impunité en matière de corruption, l'incapacité des pouvoirs publics à juguler le problème, le manque d'individus et d'organismes engagés, ainsi que le sort réservé aux dénonciateurs, qui sont souvent de simples citoyens, des fonctionnaires, des journalistes ou des avocats ne bénéficiant ni de récompense, ni de protection. De son côté, Benjamin Amama, ancien ministre camerounais de la Fonction publique, a souligné qu'il faut reconnaître que la tâche de lutte contre la corruption n'est pas facile puisque le problème semble très complexe aujourd'hui, tellement les causes et les conséquences sont imbriquées les unes les autres. Les moyens de remédier à cette situation, ajoute Amama, consistent notamment en l'adoption du principe de «tolérance Zéro» en matière de répression de la corruption, la simplification des procédures administratives, leur automatisation et leur vulgarisation, ainsi que le renforcement des moyens d'action des structures d'évaluation, d'audit, de contrôle et de lutte contre la corruption. Il s'agit également, précise-t-il, d'ouvrir des enquêtes sur les enrichissements d'origine douteuse, assurer le recrutement et la promotion objectifs des agents publics sur la base du mérite, de la compétence et de la probité, améliorer les conditions de travail et de rémunération des agents publics, renforcer les capacités des agents publics pour leur permettre de faire face aux interpellations sans cesse changeantes des usagers, et adopter une loi qui protège les usagers et les agents publics qui dénoncent les actes de corruption, entre autres. Cette rencontre, organisée en marge de la 49e session du Conseil d'administration du CAFRAD, vise à examiner et débattre des moyens de renforcer la place et le rôle des ministères des services publics et des institutions partenaires, dans l'exécution des programmes de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. Ils doivent également s'atteler à la réforme de l'administration et des institutions étatiques et adopter des stratégies permettant de réaliser l'ensemble des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en Afrique, à l'horizon 2015.