Les participants au 7ème Forum panafricain sur la modernisation des services publics et des institutions de l'Etat ont mis l'accent, mardi à Rabat, sur la corrélation étroite entre la lutte contre la corruption, la bonne gouvernance publique et la réalisation du développement humain et durable. Dans des recommandations publiées à l'issue de ce forum, tenu sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI sous le thème "Lutte contre la corruption et renforcement de la bonne gouvernance pour réduire la pauvreté et réaliser le développement humain et durable en Afrique", les participants reconnaissent l'aspiration légitime des peuples de l'ensemble des pays d'Afrique à plus de liberté, plus de démocratie et à plus de transparence dans la gestion publique. Les intervenants lors de cette séance de clôture, sous la présidence du ministre de la modernisation des secteurs publics, Mohamed Saad Alami, ont réitéré leur engagement à prendre des mesures nécessaires pour mettre en oeuvre des politiques encore plus offensives visant à lutter plus efficacement contre ce fléau à travers l'usage effectif des instruments de lutte contre la corruption et notamment la Convention des Nations Unies de lutte contre la corruption. Ils ont dans ce sens appelé à orienter et à renforcer la lutte contre la corruption autour de la réalisation de résultats visibles et tangibles pour les citoyens afin d'atteindre les objectifs de développement du Millénaire, à travers un meilleur accès à l'emploi spécialement pour les jeunes, la garantie de l'égalité de tous les citoyens devant la loi grâce à un système judiciaire efficace et indépendant et la simplification et la transparence des procédures administratives, ainsi que la garantie d'un accès équitable des citoyens aux services de base. Ils ont, par ailleurs, réaffirmé leur volonté commune de poursuivre et d'approfondir le dialogue en vue de partager leurs expériences et échanger les bonnes pratiques en matière de lutte contre la corruption et de bonne gouvernance. Les participants à ce forum ont également préconisé le renforcement des mécanismes de prévention de la corruption en mettant lŒaccent sur l'intégrité des agents publics à travers l'établissement de codes de conduite des agents publics, la lutte contre les conflits d'intérêts et la divulgation des actifs. Ils ont aussi appelé au renforcement de la primauté du droit avec un accent particulier sur les principes de la responsabilité et de la lutte contre l'impunité. Les intervenants ont également recommandé l'amélioration de la transparence, à travers le recours à la collaboration et à la consultation multipartite et l'autonomie des citoyens pour favoriser leur participation à la vie politique, à travers un cadre juridique plus ouvert et adapté des lois sur l'information, de manière à favoriser l'usage des outils d'information et de communication moderne. A cette occasion, ils ont mis l'accent sur la nécessité de mettre en place un réseau africain d'institutions de gouvernance et de lutte contre la corruption et la mise en place d'un système d'évaluation des progrès accomplis par les Etats grâce aux institutions nationales et internationales à travers les structures de veille élaborées à cet effet. Le recours à la formation permanente aux techniques nouvelles de lutte contre la corruption avec le concours de la société civile, dont les avis pourront être utiles le cas échéant, figure également parmi les recommandations des participants à cette rencontre panafricaine. Intervenant à cette occasion, le ministre a mis l'accent sur l'importance des axes qui ont été traités lors de cette rencontre, notamment l'axe du développement global et durable où il a été question essentiellement des OMD et l'engagement des pays pour réaliser ces objectifs d'ici 2015. M. Alami a réitéré que la gouvernance demeure le moyen idoine pour la réalisation du développement durable, soulignant lŒimpératif d'une lutte contre la corruption en tant que début de toute action. Ce Forum, organisé en marge de la 49ème session du Conseil d'administration du Centre africain de formation et de recherche administratives pour le développement (CAFRAD), vise à examiner et à débattre des moyens de renforcer la place et le rôle des ministères des services publics et des institutions partenaires dans l'exécution des programmes de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, de la réforme de l'administration et des institutions étatiques et de l'adoption de stratégies permettant de réaliser l'ensemble des OMD en Afrique à l'horizon 2015. Initiée en collaboration avec le ministère de la Modernisation des secteurs publics, le programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la fondation Hanns Seidel, le Forum a connu la participation de délégations de plusieurs pays africains, et des acteurs de haut niveau concernés par les programmes de la bonne gouvernance, le développement et la lutte contre la corruption en Afrique, outre des représentants de différentes organisations régionales et internationales. Le CAFRAD est une organisation intergouvernementale panafricaine, établie en 1964 par les gouvernements africains avec le soutien de l'UNESCO. Il s'agit du premier centre de recherche et de formation résolument panafricain dédié au développement de l'administration publique et des systèmes de gouvernance en Afrique. Il siège à Tanger au Maroc. L'adhésion est ouverte à tous les pays africains, sachant que 37 Etats africains sont actuellement membres du CAFRAD.