Le projet de nouvelle Constitution adopte des principes forts en matière de bonne gouvernance, de moralisation de la vie publique et d'Etat de droit économique, a affirmé, lundi à Rabat, le président de l'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC), M. Abdeslam Aboudrar. Le projet de Constitution a insisté sur les principes de la bonne gouvernance et la lutte contre la prévarication, à commencer par le préambule qui a fait de la bonne gouvernance un appui fondamental pour la construction d'un Etat démocratique, a fait savoir M. Aboudrar, qui s'exprimait devant les participants au 7ème Forum panafricain sur la modernisation des services publics et des institutions de l'Etat. Le président de l'ICPC a cité, à cet égard, la constitutionnalisation des principes de corrélation entre l'exercice des responsabilités et la reddition des comptes, de l'équilibre des finances publiques et de bonne gouvernance sécuritaire, ainsi que la constitutionnalisation de l'Instance national de la probité et de la lutte et de prévention de la corruption, du Conseil de la concurrence et d'autres institutions indépendantes de protection des droits de l'Homme, de la bonne gouvernance et de régulation. Il s'agit également de la constitutionnalisation de la démocratie participative à travers la participation des Associations concernées par la chose publique et des ONG à l'élaboration, à la mise en oeuvre et à l'évaluation des politiques publiques et à la création d'Instances de concertation pour associer les différents acteurs sociaux, outre la généralisation de la participation de la jeunesse au développement social, économique, culturel et politique du pays. M. Aboudrar a fait part aussi de la concrétisation des principes fondamentaux de l'économie sociale du marché et de l'Etat de droit économique et des mesures fortes pour la transparence, l'accès à l'information et la lutte contre la corruption, ajoutant que la nouvelle Constitution consacre le traitement égalitaire des citoyens pour l'accès aux services publics, couverture équitable du territoire national et continuité des prestations. Après avoir souligné l'adoption d'une Charte des services publics qui fixe l'ensemble des règles de bonne gouvernance relatives au fonctionnement des administrations publiques, des régions, des collectivités locales et des organismes publics, le président de l'ICPC a relevé l'interdiction formelle de la transhumance des parlementaires et l'encadrement du bénéfice de l'immunité parlementaire. Le projet de Constitution consacre l'indépendance totale des Instances en charge de la bonne gouvernance, a noté M. Aboudrar. "Doter l'Instance de l'autonomie financière et des compétences élargies couvrant l'investigation et l'auto-saisine est de nature à renforcer le rôle de l'Instance qui ne sera pas uniquement un organe de prévention de la corruption, mais également un organe de lutte", a-t-il estimé. Organisée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI avec pour thème "Lutte contre la corruption et renforcement de la bonne gouvernance afin de réduire la pauvreté et de réaliser le développement global et durable en Afrique", cette rencontre débattra notamment des moyens de renforcer la place et le rôle des ministères des services publics et des Institutions partenaires dans l'exécution de programmes de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, de la réforme de l'Administration et des Institutions étatiques et de l'adoption de stratégies permettant de réaliser l'ensemble des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en Afrique à l'horizon 2015. Initiée en collaboration avec le ministère de la Modernisation des secteurs publics, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la Fondation Hanns Seidel, le Forum a connu la participation de délégations de plusieurs pays africains et de spécialistes concernés par les programmes de la bonne gouvernance, le développement et la lutte contre la corruption en Afrique, outre des représentants de différentes Organisations régionales et internationales.