L'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) examine, jeudi à Rabat, un projet urgent relatif à lutte contre la corruption destiné à conférer une nouvelle dynamique à la politique de prévention et de lutte contre fléau. Ce projet ambitionne de contribuer à l'enrichissement en matière d'élaboration et de mise en œuvre d'une nouvelle génération de réformes que le Maroc s'apprête à adopter et qui donne des "signaux forts" sur l'adhésion effective et sérieuse du Royaume à lutter contre la corruption, a affirmé le président de l'ICPC, M. Abdeslam Aboudrar, à l'ouverture de la 7ème Assemblée générale ordinaire de l'Instance. Ce projet constituera une plateforme pour la mise en place de mécanismes à même de traduire les orientations stratégiques générales en engagements nationaux pour l'ensemble des potentialités de la société dans le but de donner une dimension stratégique à la lutte contre la corruption, la pénalisation de toutes les formes de corruption, le renforcement des sanctions et la résolution du problème de l'impunité. M. Aboudrar a précisé que ce texte prévoit également l'adoption d'une approche sectorielle et participative dans le but d'activer la mise en œuvre des réformes visant la consolidation des valeurs de probité, de transparence et de responsabilité dans la gestion de la chose publique et la moralisation des transactions financières. Cinq axes principaux sous-tendent ce projet, a-t-il indiqué, expliquant qu'il s'agit de l'adoption d'une Charte nationale de l'intégrité et de la lutte contre la corruption, le raffermissement de la dimension stratégique de la politique de lutte contre ce fléau, la finalisation des mécanismes de répression, la consolidation des volets institutionnels y afférents et la coordination. Il s'agit également, a-t-il noté, de prévoir dans le projet de réforme de la justice des propositions concrètes visant l'immunisation du système judiciaire contre la corruption, tout en consolidant son rôle dans la lutte contre ce fléau, de raffermir et mettre en œuvre l'approche sectorielle participative à travers des directives aux différents acteurs pour les inciter à adhérer de manière effective au développement de la coopération et de partenariat avec l'ICPC. Il a, par ailleurs, relevé que ce projet d'urgence intégré constitue une refonte des principales propositions déjà présentées par l'ICPC dans son premier rapport annuel et qui, a-t-il estimé, revêtent un caractère pertinent dans la conjoncture actuelle. M. Aboudrar a estimé qu'il s'agit d'"une étape cruciale dans la politique de lutte contre la corruption" qui exige une démarche anticipatrice et une interaction positive avec les attentes et les aspirations des citoyens. Outre l'adoption de ce projet, l'ordre du jour de l'Assemblée générale comprend l'examen et l'adoption des plateformes de deux autres dispositions de ce projet: la protection des témoins, des informateurs, des experts et des victimes menacées dans le cadre d'affaires de corruption, ainsi que la révision du cadre juridique et institutionnel de l'Instance.