Dans un contexte de remontée de l'aversion au risque des investisseurs, les titres obligataires américains et européens ont perdu leur attrait. Les titres obligataires ont perdu leur attrait au détriment d'autres actifs jugés moins risqués (or, euro). Cette évolution s'est traduite par une détente des rendements des emprunts des Etats considérés sûrs jusqu'à aujourd'hui. Selon la note de conjoncture financière internationale du mois de juin publiée par le ministère de l'Economie et des Finances, aux Etats-Unis, les taux de rendement des UST à 10 ans ont atteint un plus bas de six mois à 2,96% début juin, en baisse de 63 points de base (pb) depuis leur pic du 11 avril. Selon la note du ministère, cette contraction est liée à la publication d'une série d'indicateurs économiques qui signalent un ralentissement de la croissance et de l'emploi, dans un contexte de politique encore très accommodante de la Fed. Référence de la zone euro, le rendement du Bund allemand à 10 ans a, de son coté, perdu 50 pb depuis son pic du 11 avril pour s'établir à 3% début juin, son plus bas depuis 12 janvier. Cette contraction est liée à la publication d'une série d'indicateurs économiques qui signalent un ralentissement de la croissance et de l'emploi. Cette baisse est accentuée par l'annonce d'une pause dans la normalisation monétaire de la BCE et par le regain des préoccupations sur la dette de la Grèce.Suite à la recrudescence des craintes sur une éventuelle restructuration de la dette grecque, les écarts de rendement (spreads) entre les emprunts des Etats en difficultés de la zone euro et le Bund allemand se sont fortement élargis sur la deuxième moitié de mai pour atteindre de nouveaux records. Ainsi, les spreads sur les emprunts souverains à 10 ans ont franchi les 1.400 pb en Grèce, 810 pb en Irlande et 680 pb au Portugal. Les spreads de l'Espagne et de l'Italie se sont également creusés en mai pour atteindre 250 pb et 180 pb respectivement, suite à des craintes de contagion de la crise de la dette à ces deux pays et à des mauvaises performances électorales du parti socialiste au pouvoir en Espagne. S.M.