Les élections anticipées ne font pas l'unanimité dans les quartiers généraux des partis ; c'est le cas de l'USFP et du PJD. Mais l'Intérieur ne l'entend pas de cette oreille. Le ministère de l'Intérieur aurait rejeté la demande formulée par le PJD et l'USFP de reporter les élections du 7 octobre prochain, une information confirmée au Soir échos par des sources au sein de la Lampe. Ce refus a été exprimé aux chefs de ces deux formations lors d'une réunion jeudi dernier, entre Taëb Cherkaoui et les partis de la majorité, consacrée à la préparation des prochaines législatives, au cours de laquelle chaque parti était invité à présenter ses propositions sur le mode de scrutin, le découpage électoral et le seuil, ajoute la même source. Si le PJD a officialisé son souhait de voir les élections législatives du 7 octobre reportées, via un récent communiqué portant l'estampille du secrétariat général de la Lampe, l'USFP, rompu au jeu des coulisses, a opté pour le silence de façade. Une tactique qui a d'ailleurs réussi aux caciques du parti face au Mouvement du 20 février. Force est de constater que cette manœuvre des socialistes s'est soldée, cette fois-ci, par un échec. Pour renverser la vapeur, les USFPistes ont d'autres cordes à leur arc, dont la principale est la tenue d'une session extraordinaire du conseil national, dite « Parlement du parti », pour décider de la participation ou non de l'USFP aux élections anticipées du 7 octobre. Un stratagème aux multiples avantages pour la direction du parti de la Rose, à laquelle il permettra de faire durer plus longtemps le suspense et de se placer, du coup, à la Une de l'actualité estivale. Mais le parti pourra également négocier en coulisse, avec le pouvoir, la place de l'USFP dans le Maroc de l'après-7 octobre et répondre ainsi aux attentes des USFPistes qui réclament déjà, par pétition, l'organisation d'une session extraordinaire du conseil national. Pour mémoire, la même tactique avait était utilisée, en 1998, par l'Istiqlal à la veille de sa participation au gouvernement d'alternance de Abderrahman El Youssoufi, conditionnée à l'aval du congrès extraordinaire. Les grands partis ont suffisamment d'expérience politique pour faire bouger leurs pions sur l'échiquier politique national, sans une réelle confrontation avec le pouvoir. Le refus du ministère de l'Intérieur de reporter les prochaines législatives confirme les dates données par Mohamed Moâtassime, conseiller du roi, lors de sa réunion du 17 mai dernier avec les chefs des partis politiques ; une réunion au cours de laquelle, affirment des sources, il a avancé les dates du 7 octobre, pour les prochaines législatives, et du 14 octobre pour l'ouverture du Parlement par le roi. M.J.