· Le parti de la lampe dit avoir subi beaucoup de pressions ces derniers jours · Il a choisi le camp de Tariq Kabbage · Les habitants de la ville ont vécu au rythme de la tension pour la coalition Après la proclamation des résultats des élections communales à Agadir et le vote massif en faveur de l'USFP qui a remporté la quasi-majorité des sièges, beaucoup d'habitants de la ville croyaient que la question de la présidence était tranchée. Mais c'était sans compter avec les grandes ambitions des élus respectifs du PI et du RNI. Ces derniers, malgré la position claire de l'électorat et les longueurs d'avance de l'USFP, auraient tenté de créer une coalition avec le PT et le PJD aux dépens de l'USFP. Ainsi depuis samedi dernier, beaucoup de rumeurs ont circulé et tenu en haleine les citoyens du chef-lieu du Souss. Il se disait que le PJD s'est rangé du côté de l'USFP et, quelques heures après, l'annonce d'une coalition entre le RNI, le PI, le PT et le PJD prenait de court tout le monde. Il s'est même dit que Saïd Dor, l'élu du PI, serait le président de la commune urbaine d'Agadir. Le politicien se serait mis d'accord avec Lahcen Bijdiguen, tête de liste du RNI, qui souhaiterait prendre en charge le volet urbanistique dans le Conseil communal. Ainsi le lendemain du vote, les habitants de la ville ont vécu au rythme de la tension qui se dégage encore des formations élues. Des représentants du PJD ne cachent pas que le parti de la lampe a subi beaucoup de pression pour rejoindre une coalition afin de contrecarrer les projets de l'USFP. «Même les instances centrales du parti ont été contactées. Mais nous avons pris le temps d'écouter les uns et les autres», indique l'un deux. Aujourd'hui, les élus du PJD semblent avoir clarifié leur position. C'est du moins ce qu'a annoncé un communiqué commun du PJD et de l'USFP, jeudi en fin d'après-midi. Ils ont choisi le camp de Tariq Kabbage. De prime abord, cette alliance entre l'USFP et le PJD peut paraître contre nature. Mais c'est la seule apparemment possible pour l'USFP à Agadir. Parce qu'il n'y aurait pas de rapprochement possible entre Kabbage et Bijdiguen. Les deux hommes l'avaient déjà annoncé avant les élections. L'USFP aurait pu cependant s'allier avec le PI et le PT, mais ces deux partis semblent s'être rangés du côté du RNI. On ne peut toutefois être sûrs de rien tant que le bureau du Conseil communal n'est pas constitué. L'assemblée élective du nouveau bureau de la commune qui devait se tenir jeudi a été reportée car les 55 élus du Conseil communal n'ont pas tous accusé réception de leur convocation. La procédure d'un nouvel envoi des convocations par voie postale a été lancée de nouveau. Si elle est bouclée, il se pourrait bien que la prochaine réunion des élus se tienne ce lundi. En attendant, le jeu des alliances qui marque cette après-élection pousse à se poser beaucoup de questions sur les limites du scrutin de liste. De l'avis d'un grand nombre d'observateurs, ce mode de scrutin conduit à ce qu'un parti minoritaire peut se retrouver en position d'arbitre, imposer ses recommandations et obtenir des postes clés même s'il a remporté dix fois moins de voix que le vainqueur. Le jeu d'alliances et la latitude des instances locales des formations politiques dans ce contexte posent également la question du rôle des partis. «A quoi servent donc les partis politiques puisque chaque élu fait ce qu'il veut?», s'interroge un jeune citoyen d'Agadir. Pour lui, «chaque parti laisse faire et qu'importent la cohérence et l'idéologie, l'essentiel c'est le pouvoir». Amalgame La course à la présidence des Conseils communaux peut se traduire par différentes alliances d'une localité à une autre. «Des partis peuvent s'allier ici et s'opposer ailleurs. Ce qui brouille un peu plus l'échiquier politique. C'est véritablement décevant. Comment encore y croire?», déplore un étudiant.