La tenue d'élections anticipées est une option plus que prévisible. L'Istiqlal y est favorable alors que le PJD reste hostile. Le PJD se prononce désormais contre la tenue d'élections législatives anticipées. La position du parti des islamistes a été annoncée dans un communiqué sanctionnant une réunion du secrétariat général de la Lampe, laquelle tranche complètement avec celles exprimées par des différents acteurs politiques et notamment ceux de la majorité. L'Istiqlal, conservateur au même titre que le PJD, s'est prononcé pour l'organisation d'élections (législatives, communales, provinciales et à la 2e Chambre) immédiatement après le referendum sur le futur projet de la Constitution. Une résolution de la sixième session ordinaire du Conseil national de la Balance, tenue en avril dernier, a même appelé à «préciser les dates des futures échéances électorales, sachant qu'il est inutile que des institutions issues d'une ancienne et dépassée Constitution puissent exister après l'adoption d'une nouvelle». Plus explicite, Moulay M'Hamed Khalifa de l'Istiqlal, dans de précédentes déclarations au «Soir échos», annonçait que «la durée de vie de ce gouvernement ne peut pas dépasser le mois de novembre. Une nouvelle Constitution exige de nouvelles élections législatives, lesquelles amèneront un nouveau gouvernement». Une position qui rejoint, dans une certaine mesure, celle exprimée par Omar Azziman, le 10 mars à Rabat lors d'un point de presse conjoint avec Abdellatif Mennouni. Le président de la Commission consultative de la régionalisation n'excluait pas des rendez-vous avec les urnes avant l'heure, notamment à la 2e Chambre. Les amendements proposés par la CCR en seraient la cause. D'autres forces politiques se sont prononcées pour la tenue d'élections anticipées alors que certaines ont appelé à la dissolution des deux Chambres du Parlement et des conseils communaux. Une position défendue également par des factions au sein du Mouvement du 20 février. La position des islamistes hostiles à des élections anticipées tombe à un moment où la cadence des réunions entre le ministère de l'Intérieur et les partis politiques accuse un réel retard. Fin avril, la tenue d'une rencontre était prévue dans l'agenda pour examiner trois points : le mode de scrutin pour les prochaines élections, une révision de la loi sur les partis et le découpage électoral. D'aucuns avancent que l'attentat de Marrakech serait à l'origine du retard pris dans les travaux de cette commission conjointe réunissant les représentants du département de Cherkaoui et ceux des formations politiques à l'exception de Annahj Addimocrati, PSU, CNI et PADS qui ont décliné l'invitation de l'Intérieur. Hormis ce léger contre-temps, politiques et Intérieur devront mettre les bouchées doubles en prévision des prévisibles élections anticipées. Sur ce point, le PJD se dit favorable à la constitution d'une commission indépendante qui aura la responsabilité de veiller sur le déroulement de l'ensemble des scrutins, et ils sont nombreux. Voilà qui fera des grincements de dents au département de Cherkaoui. Une position en phase avec celles exprimées par des formations de gauche et les jeunes du 20 février.