Les détenus salafistes donnent un mois au gouvernement pour relancer leur dossier. Une trêve faisant suite à la conclusion d'un accord entre des représentants des prisonniers et le n°2 du ministère de la Justice Mohamed Lididi, le haut délégué aux prisons Hafid Benhachem, Mustapha Ramid et Mohamed Akiki du Forum Al Karam. Le secrétaire général du CNDH Mohamed Sebbar, était également présent lors des négociations. Par cet accord, les salafistes de Salé ont mis fin à leur mouvement de contestation. La balle est désormais dans le camp du gouvernement appelé à honorer ses engagements. Revendications identiques Le cahier revendicatif des détenus salafistes est pratiquement le même depuis l'amorce de la vague d'arrestations dans les milieux intégristes au lendemain des attentats du 16 mai 2003 à Casablanca. Mais les récentes rafles dans les milieux salafistes, dont les procès tardent à se tenir, ont certainement ajouté un argument à la contestation salafiste. Cet accord entre les différents intervenants sera-t-il respecté par le gouvernement ? Les précédents cas laissent peu de place à l'optimisme. Début mars, les salafistes ont tenu un sit-in ouvert à la prison de Salé. Parmi eux, certains ont même menacé de se suicider si l'administration ne répondait pas favorablement à leurs demandes. Le pire a été évité de justesse après une série de discussions. Une semaine après ces événements, les mêmes scènes se sont produites à la prison de Kénitra qui connaît une forte concentration de salafistes. Il a fallu l'intervention du n° 2 de la haute délégation aux prisons Soufiane Ameur, pour désamorcer la crise. Sommes-nous aujourd'hui face à un remake des précédents accords – soit une simple parenthèse dans la relation tumultueuse entre salafistes et l'Etat, ou est-ce l'annonce d'une nouvelle ère ? La dernière fois que des salafistes ont bénéficié d'une grâce royale remonte à 2006. Le démantèlement, fin juillet, du réseau de Hassan Khattab, dit Ansar Al Mahdi, a mis fin à une pratique qui avait permis de libérer au compte-gouttes, certains salafistes lors de fêtes nationales et religieuses.