Une étude du centre d'affaires britannique Regus, révèle des chiffres peu rassurants pour les femmes actives. Le nombre d'entreprises prêtes à embaucher des mères actives a chuté de 20% en un an. L'Afrique du Nord se démarque par son sexisme. Recruter une femme n'a pas toujours ОtО le hobby favori des entreprises. Et pour cause. Grossesses, enfants И charge, tЙches mОnagПres : les activitОs qui pourraient l'Оloigner de son emploi, mettant ainsi en pОril la productivitО tant convoitОe par les employeurs, sont multiples. Comment y remОdier ? Autant leur barrer le passage dПs l'entrОe, se disent certains employeurs. Cette tendance est confirmОe par la toute derniПre Оtude du centre d'affaires britannique Regus, qui prОvoit une «annОe 2011 marquОe par un ralentissement de l'emploi chez les mПres actives, alors que de vieux prОjugОs refont surface». L'Оtude annonce donc d'emblОe des prОvisions peu rassurantes pour les femmes. Moins impliquées et moins flexibles L'implication et la flexibilitО sont ainsi ОlevОes, par 37% des employeurs qui se disent rОticents И recruter ces femmes, au rang de principales faiblesses. En Afrique du Nord, la tendance est encore plus marquОe. L'Оtude rОvПle en effet que les entreprises de la rОgion, «sont 35% И envisager accroФtre le nombre de leurs collaborateurs. Parmi elles, 33% seulement dОclarent souhaiter engager davantage de mПres actives». La rОticence n'est mРme pas dОguisОe. On n'a pas honte de dire que l'on prОfПre les costumes aux tailleurs ! Ce qui est reprochО aux femmes est d'autant plus aberrant et injuste qu'il est souvent indОpendant de leur volontО. «Les employeurs d'Afrique du Nord se prОoccupent quant И eux particuliПrement de la flexibilitО des mПres qui travaillent (49%), et s'inquiПtent d'un dОpart en maternitО juste aprПs une formation (47%)». Grossesse et formation : le pire des binЩmes pour un employeur ! Angoisse confirmОe par Joanne Bushell, vice-prОsidente de Regus pour la rОgion MENA. «Certaines apprОhensions demeurent, notamment au sujet des contraintes familiales qui pourraient empРcher les mПres actives de s'impliquer sans rОserve dans leur travail». Plus attachОes И leurs familles que leur conjoint, ces dames auraient donc du mal И concilier vie professionnelle et vie privОe… Et l'approche genre ? Au vu des rОsultats de cette Оtude, l'approche genre, que se targuent d'appliquer de nombreuses entreprises, ne semble Рtre qu'un mirage. Certains recruteurs vont jusqu'И demander aux jeunes demoiselles, durant l'entretien d'embauche, si elle souhaitent ou non se marier, et/ou projettent d'avoir des enfants. La vie privОe ne semble plus Рtre de l'ordre du privО dans ces cas-lИ. Et les compОtences dans tout cela ? Aux oubliettes ? Le nouveau visage des entreprises, en particulier dans certains secteurs oЭ le type d'emplois s'y prРte, permet malgrО tout d'espОrer un changement en faveur des femmes actives. La flexibilitО des horaires de travail appliquОes dans certaines d'entre elles prouve que «vie de famille» et «productivitО» ne sont pas des sѕurs ennemies. De plus, «reconnaФtre que les besoins des mПres actives n'ont rien d'exceptionnel et les Оtendre И l'ensemble des employОs permettra aux entreprises d'Рtre gagnantes en termes de productivitО et de rОduction des frais gОnОraux». Sans parler de la motivation de ces femmes, qui se verra dОcuplОe ! En particulier dans un monde moderne intransigeant, qui les pousse И se dОbattre tant bien que mal avec leurs deux vies, familiale et professionnelle. Une rОalitО d'autant plus pesante dans des pays comme le Maroc, oЭ la tradition demeure coriace sur certains aspects. 10.000 professionnels interrogés en deux mois Les résultats de cette étude ressortent des entretiens effectués durant les mois d'août et de septembre 2010 auprès de 10.000 professionnels. Elle a été menée par l'organisme indépendant MarketingUK, sur la base des données mondiales de Regus, qui rassemblent plus d'un million de professionnels à l'échelle mondiale. υ