Des manifestations anti-gouvernementales se sont produites ce week-end dans la capitale, Sanaa. Figure emblématique du mouvement, la militante Tawakel Karman a été arrêtée dimanche. Le président yéménite a réagi en promettant son départ en 2013. Des centaines de personnes, dont des Оtudiants, des militants et des dОputОs, ainsi qu'environ 200 journalistes se sont rОunis, dimanche dans la capitale du YОmen, pour rОclamer la libОration de Tawakel Karman, directrice de l'organisation «Femmes journalistes sans chaФnes» et membre du parti islamiste de l'opposition, El Islah. La militante a ОtО arrРtОe par la police dans la nuit de samedi И dimanche alors qu'elle rentrait chez elle avec son mari, dans le centre de SanЙa. Cette arrestation intervient aprПs que Tawakel Karman a organisО plusieurs manifestations anti-gouvernementales devant l'UniversitО de la capitale, dont la derniПre a eu lieu ce samedi. DПs le dОbut de la RОvolution de Jasmin, la militante Tawakel Karman a appelО И soutenir le peuple tunisien et И poursuivre leur mouvement, en manifestant contre les rОgimes autocratiques arabes. Le prОsident yОmОnite, Ali Abdullah Saleh, au pouvoir depuis 1978, est directement visО par ces revendications. Dimanche soir, И l'instar de l'allocution de Ben Ali avant sa fuite, le prОsident yОmОnite Ali Abdullah Saleh a annoncО sur la chaФne de tОlОvision publique qu'il quitterait le pouvoir en 2013. «Le YОmen ne deviendra pas une autre Tunisie. Nous sommes une rОpublique dОmocratique, nous avons pacifiquement modifiО les rПgles (…) Nous appelons les parties d'opposition И participer au dialogue avec le parti au pouvoir avant que le chaos n'ait lieu», a-t-il dОclarО, avant d'ajouter «Certains membres parlementaires de l'opposition auraient mal compris le sens des amendements constitutionnels proposОs, mais je dОclare que je vais quitter le pouvoir aprПs mon deuxiПme mandat qui expire en 2013». 170e place sur 178 dans le classement de la liberté de la presse Le 1er janvier, les parlementaires du parti au pouvoir ont en effet adoptО des amendements constitutionnels, qui, s'ils sont approuvОs en mars, devraient supprimer l'article qui limite И deux le nombre de mandats prОsidentiels consОcutifs. Toutefois, l'annonce de son dОpart en 2013 n'est pas vraiment une surprise puisque plusieurs observateurs estiment qu'il veut imposer son fils, Ahmed, comme successeur. Plusieurs de ses neveux sont dОjИ placОs И des postes clОs, verrouillant l'appareil d'Etat. Pour l'instant, aucune raison n'a ОtО fournie pour l'arrestation de Tawakel Karman. Le porte-parole de l'opposition parlementaire, Mohamed Qobati a dОnoncО « un crime » et « un acte immoral». De son cЩtО, l'association Reporters sans frontiПres a «exigО sa libОration immОdiate». Comme le rappelle RSF sur son site, le YОmen figure И la 170e place sur 178 dans le classement de la libertО de la presse, Оtabli par l'organisation en 2010. Autant dire que les mОdias ne sont guПre les bienvenus dans le pays. Lors des manifestations, un cameraman de la chaФne satellitaire Al-Arabiya a notamment ОtО interpellО le 23 janvier, alors qu'il filmait les manifestations d'Оtudiants devant l'universitО de SanЙa en train d'Рtre dispersОes par les forces de l'ordre. Un autre cameraman de la chaФne Al-Jazeera a, quant И lui, ОtО violentО, selon la chaФne qatarie. Des incidents Оvocateurs de l'Оtat de la libertО d'expression au YОmen. En Tunisie, en revanche, depuis le dОpart de Ben Ali, un vent de libertО souffle sur les mОdias. PrivОs de libertО d'expression pendant 23 ans, les Tunisiens reprennent peu И peu l'usage de ce droit. Une libertО qui s'imprime dans la presse et fait les gros titres, dОbarrassОs de la propagande qui a verrouillО pendant de longues annОes la parole. «Les gens ont dОcidО de parler et ils ont parlО. Je n'ai jamais vОcu dans une dОmocratie et j'ai 51 ans», a ainsi dОclarО le dessinateur du quotidien La Presse, Lotfi Ben Sassi. Symbole de cette nouvelle libertО, le quotidien La Presse n'est plus obligО de faire sa Une sur les activitОs du prОsident ou de sa femme, aprПs avoir ОtО pendant 23 ans le journal du rОgime Ben Ali. Une vОritable rОvolution, qui marque une rupture nette avec la langue de bois imposОe du temps de Ben Ali. Mais qui dit libertО d'expression dit aussi responsabilitО des journalistes, comme le montre l'arrestation survenue dimanche de Larbi Nasra, propriОtaire de la chaФne de tОlОvision privОe tunisienne Hannibal, accusО de «haute trahison et complot contre la sОcuritО de l'Etat» pour avoir voulu favoriser le retour du prОsident dОchu Ben Ali.