Ben Ali a quitté la Tunisie vendredi 14 janvier pour trouver refuge en Arabie Saoudite. Avec le président du Parlement Fouad Mebazaa à la tête du pays depuis samedi, la Tunisie amorce une transition historique. Retour sur les événements de ce week-end. Le prОsident Zine El-Abidine Ben Ali a quittО vendredi la Tunisie, suite aux violents affrontements qui ont ОclatО dans la capitale au lendemain de son discours. Les promesses de Ben Ali n'ont pas suffi И apaiser la rОvolte qui agite depuis mi-dОcembre le peuple tunisien. A l'origine orientОes contre le chЩmage et la vie chПre, les protestations ont pris au fil des jours une tournure bien plus politique. AprПs un mois d'une grogne sociale sans prОcОdent, que certains qualifient de « rОvolution du jasmin », Ben Ali a cОdО au pouvoir de la rue et a pris la fuite vers d'Оventuelles destinations annoncОes, l'avion du prОsident, accompagnО par des membres de sa famille, a finalement atterri И Djeddah, en Arabie Saoudite. La chute de l'ancien dirigeant tunisien, au pouvoir depuis 23 ans, ouvre une nouvelle page historique pour le pays. Dans un premier temps, aprПs le dОpart surprise de Ben Ali vendredi, c'est le Premier Ministre, Mohamed Ghannouchi, qui a pris les rРnes du pays, pour assurer l'intОrim, conformОment И l'article 56 de la Constitution. Puis, renversement de situation le lendemain : une dОcision du Conseil Constitutionnel a dОsignО le prОsident de la Chambre des dОputОs, Fouad Mebazaa, pour assurer l'intОrim. La prochaine Оtape, stipulОe par l'article 57 de la Constitution, sera la tenue d'un scrutin prОsidentiel d'ici 60 jours au maximum. « Tous les Tunisiens sans exception et sans exclusive » seront associОs au processus politique, a promis samedi Fouad Mebazaa, dans une brПve allocution aprПs avoir prРtО serment. « L'intОrРt supОrieur du pays nОcessite un gouvernement d'union nationale », a-t-il dОclarО. AprПs le dОfilement de 3 prОsidents en 24h, la transition politique s'amorce peu И peu. Le nouveau prОsident par interim a chargО Mohamed Ghannouchi, de former un nouveau gouvernement dans les jours qui viennent. Pour l'instant, au travers de ces deux hommes de l'ancien rОgime, le RDC, ancien parti au pouvoir, reste maФtre du jeu. Mais, selon plusieurs agences de presse, Mohamed Ghannouchi a dОjИ entamО ce week-end, des discussions avec trois principaux partis de l'opposition. Plusieurs leaders en exil, dont le leader islamiste Rachid Ghannouchi, ont Оgalement annoncО leur retour, afin de prendre une place dans le nouvel Оchiquier politique qui se dessine. Le dОfi dОmocratique reste donc entier, et aucune union de l'opposition n'a encore pris forme. ETat d'urgence En attendant la formation du nouveau gouvernement, la situation sОcuritaire reste trПs instable (voir tОmoignages recueillis). En effet, le dОsordre rПgne depuis le dОpart de Ben Ali et de nombreux pillages et violences se sont produits. L'Оtat d'urgence a ОtО dОcrОtО vendredi dans tout le pays, et le centre de la capitale a ОtО progressivement bouclО. Des soldats et des chars ont ОtО dОployОs dans le centre de Tunis pour tenter de rОtablir l'ordre. Des tОmoins imputent l'essentiel des violences, И des miliciens de l'ancien prОsident en fuite Zine El-Abidine Ben Ali. Selon Reuters, des hommes armОs circulant dans des voitures ont tirО au hasard samedi dans les rues de la capitale tunisienne.