M. Darif : «Les positions d'Annahj Addimocrati sur le Sahara n'auront aucun écho au sein de l'UMT, une centrale qui défend son indépendance vis-à-vis des partis politiques. Annahj ne fera pas exception». A. El Harrif : «Nous respectons l'indépendance des organisations des masses. Nos camarades vont respecter les décisions que l'UMT aura à prendre de manière démocratique». Trois membres déclarés d'Annahj Addimocrati siègent désormais dans le très sélect secrétariat national de l'UMT, c'est l'une des conséquences majeures du congrès des 11 et 12 décembre. Une centrale connue pour ses positions en faveur de la marocanité du Sahara. Comment alors Abdelhamid Amine ou Abderrazzak Drissi pourront-ils cautionner les positions traditionnelles de l'UMT sur le Sahara, sachant que la formation politique à laquelle ils adhèrent, à savoir Annahj, est plutôt en phase avec les thèses défendues par le Polisario ? C'est la question qui taraude bien des esprits au lendemain de la messe de l'UMT. D'aucuns estiment que cette présence en force des radicaux d'Annahj est annonciatrice d'une modération des propos de ce parti d'extrême-gauche sur le Sahara. Euphoriques, certaines voix proches des amis de Abdellah El Harrif s'emballent et prétendent même que cette formation, du fait de ses amitiés avec le Polisario, pourrait même jouer un certain rôle dans le processus de négociations au sujet du Sahara. «Les positions d'Annahj Addimocrati sur le Sahara n'auront aucun échos au sein de l'UMT, une centrale qui défend son indépendance vis-à-vis des partis politiques. Annahj ne fera pas exception», déclare au Soir échos l'universitaire Mohamed Darif. «Désormais, les représentants d'Annahj sont dans l'obligation de s'aligner sur les décisions de l'UMT sur le Sahara, toutes en faveur de sa marocanité. C'est un positionnement traditionnel et parfaitement connu par Amine ou Drissi», ajoute-t-il. Dans ses déclarations, le politologue soulève la stratégie, au demeurant bien réussie, d'Annahj de marquer sa présence dans les organisations dites de masse. «On est en face d'une petite formation qui enregistre des percées remarquables au sein de l'UMT et de l'AMDH». Cela traduit en effet la volonté bien réelle de cette petite formation de marquer sa présence sur les scènes syndicale et des droits de l'Homme au Maroc, à défaut d'une représentativité dans les instances électorales. Une issue de secours pour un parti qui s'accroche à sa décision de boycotter les élections. Une version que ne partage nullement Abdellah El Harrif. Dans des déclarations au Soir échos, le secrétaire général d'Annahj Addimocrati assure que «nous respectons l'indépendance des organisations des masses. Nos camarades vont respecter les décisions que l'UMT aura à prendre de manière démocratique». D'aucuns estiment en revanche que la rentrée des amis de Abdellah El Harrif ne pourrait s'effectuer sans le préalable de la bénédiction des autorités marocaines. Une lecture qui puise son fondement de la proximité traditionnelle qu'entretient l'UMT avec le Makhzen. Une version encore une fois contestée par le secrétaire général d'Annahj Addimocrati, précisant que «la présence de nos camarades au secrétariat national de l'UMT traduit la force de nos camarades au sein de cette centrale».