Le procès des sept membres d'Al Adl Wal Ihssan se poursuit, aujourd'hui à Fès. Les sept adlistes sont soutenus par un collectif d'avocats et de droits-de-l'hommistes de gauche qui ont organisé une conférence de presse, dimanche à Rabat. L a Chambre criminelle de la Cour d'appel de Fès poursuit, ce lundi, l'examen de l'affaire des sept détenus d'Al Adl Wal Ihssan. Dimanche, un groupe d'avocats, de défenseurs des droits humains et de représentants des ONG avaient organisé une conférence de presse à Rabat, au siège d e l'AMDH, pour faire le point sur les péripéties du déroulement du procès des sept détenus politiques d'Al Adl Wal Ihssan. Pour rappel, le procès des sept détenus d'Al Adl, en détention provisoire depuis le 28 juin, avait débuté lundi 4 octobre, sous un important dispositif sécuritaire et une présence massive des cadres et militants d'Al Adl et d'observateurs. Les sept adlistes, Mohammed Slimani, Abdellah Bella, Hicham Houari, Hicham Mesbahi, Azeddine Slimani, Abou Ali Lemnewer, Tariq Mehla sont poursuivis pour enlèvement et séquestration sous torture, vol qualifié avec utilisation d'armes et violence, appartenance à un mouvement non autorisé. Concernant le huitième membre (Mohammed Baqloul), poursuivi mais en état de liberté provisoire, il est accusé d'appartenir à un mouvement non autorisé. L'affaire remonte au mois de juin lorsque la BNPJ avait interpellé, à l'aube du 27 juin, les sept membres d' Al Adl Wal Ihssane, dont deux dirigeants locaux accusés d'enlèvement et de séquestration d'un avocat et cadre dirigeant à Fès de l'association du Cheikh Yacine et qui avait démissionné d'Al Adl Wal Ihssan. Selon des sources concordantes, Mohamed Ghazi, avocat au Barreau de Fès et membre du Cercle des avocats d'Al Adl et chef de section de la Jamaâ à Fès et Meknès, avait déposé plainte auprès du Parquet pour enlèvement et séquestration après avoir déposé sa démission d'Al Adl. D'autre part, la Jamaâ affirme que ce dernier n'était qu'une taupe au sein de l'Association et qui espionnait cette dernière au profit de la DST. Le mois de septembre dernier, les avocats des sept détenus avaient annoncé avoir déposé une plainte auprès du procureur du roi à la cour d'Appel de Fès concernant les détails de la publication de la dépêche de la MAP où elle annonce que «la BNPJ est en train d'enquêter sur l'enlèvement et la détention d'un avocat à Fès », alors que la garde à vue n'avait pas encore débuté et que les plaignants n'avaient pas encore été entendus. Une autre plainte avait été déposée auprès du procureur général à la Cour suprême contre la BNPJ, le 30 août, après la sortie d'un rapport d'expertise médicale sur les allégations de torture contre les sept détenus. Le 23 novembre, la coordination de soutien aux sept détenus d'Al Adl Wal Ihassan de Fès avait tenu à Rabat, sa première rencontre avec la presse. Cette dernière s'est constituée le 10 novembre au bureau du bâtonnier Abderahman Benameur et compte parmi ses membres des avocats et militants des droits de l'Homme de gauche. Selon un membre de cette coordination «l'initiative a été entreprise suite à un appel lancé par Al Adl wal Ihssan et suite aux informations de mauvais traitements et d'absence de garantie d'un procès équitable». Un des détenus, Mohamed Benabdelmoula Slimani est dans un état de santé critique selon les dernières nouvelles. Lundi 15 novembre, une délégation de la coordination marocaine sur les prisons, composée de 11 ONG, avait rencontré le délègue général Hafid Benhachem pour lui demander d'intervenir en faveur de Slimani. Suite à cette rencontre, Benhachem avait ordonné au médecin général de l'Administration pénitentiaire de se déplacer à Fès pour examiner Slimani et prendre les mesures adéquates. La liste des membres de la coordination de soutien aux sept détenus d'Al Adl, comporte des universitaires et militants de toutes les tendances politiques comme l'Istiqlal, l'USFP, le PSU, le PJD ou le PADS.