Hassan Bennajeh: «Les forces de sécurité n'ont pas lésiné sur les moyens» afin de bloquer l'accès massif des «Adlistes» à la capitale spirituelle du royaume. Le procès des huit disciples d'Abdeslam Yassine reporté au 29 novembre. mohamed jaabouk N ouvel épisode dans l'interminable série des confrontations entre Adl Wal Ihssane et le pouvoir. Cette fois, c'est à Fès où se sont déroulées les séquences. L'occasion : le procès qui a débuté hier de huit disciples de Yassine, dont sept sont mis en cause dans une affaire d'enlèvement d'un des leurs, l'avocat Mohamed El Ghazi, ayant décidé de rompre le cordon ombilical avec le mouvement du cheikh Abdeslam Yassine, alors que le huitième est accusé seulement d'appartenance à une organisation non-autorisée par les autorités. Selon une source de l'association, «les forces de sécurité n'ont pas lésiné sur les moyens» afin de bloquer l'accès massif des «Adlistes» à la capitale spirituelle du royaume avec ,à la clé, «des barrages de police dressés, dès les premières heures de la matinée de lundi, aux principaux axes d'entrée à Fès et des fouilles minutieuses des identités des passagers d'autocars et voitures», assure dans des déclarations au Soir échos, Hassan Bennajeh. Plusieurs personnes soupçonnées d'appartenance à Al Adl Wal Ihssane «ont été interdites d'accès à la ville», affirme notre interlocuteur. Ce impressionnant déploiement sécuritaire a été renforcé aux abords de la cour d'appel de Fès avec une forte présence de la police. Comme c'est désormais connu dans ce genre d'occasion, l'usage de la violence était au rendez-vous. «Avant le début du procès, il y a eu une violente intervention des forces de sécurité afin d'empêcher les proches des détenus, les membres des ONG, nationales et internationales, des droits de l'Homme et les journalistes dont un photographe d'une agence de presse d'assister à la première séance. Les passants ont également subi des coups de la part des forces de sécurité», assure notre interlocuteur. Et d'ajouter que «des membres de la défense des huit détenus de l'associations Al Adl Wal Ihssane ont été également interdits d'accès à la cour d'appel dont notamment des étrangers: trois ressortissants belges: deux avocats Aissa Gulpqskar et Abbas Mehdi et un troisième, Youssef Chihab qui compte assister au procès en sa qualité de représentant d'une ONG belge des droits de l'Homme (AFD: Alliance for Freedom and Dignity). Une violation flagrante du principe de l'ouverture de la séance au public». Les têtes d'affiche de la Jamaâ ont également été interdites d'assister au procès des leurs. C'est le cas notamment de Fathallah Arsalane, Abdelouahed Moutawwakil et Mohamed Hamdaoui, tous membres du conseil de guidance de l'association. Le procès de sept membres de l'association Al Adl Wal Ihssane (Mohamed Slimani, Abdellah Bellah, Hicham El Haouari, Hicham Sebbahi, Azeddine Slimani, Abou Ali Lamnaouar et Tarik Mahla) mis en cause dans l'enlèvement et séquestration de l'avocat Mohamed El Ghazi a été reporté au 29 novembre prochain. Il en est de même pour Mohamed Bakloul, employé chez un opérateur téléphonique, le huitième disciple de Yassine, qui est jugé dans ce procès pour appartenace à une organisation non-autorisée. L'après-midi du lundi devait connaître la tenue d'un point de presse organisé par les familles des détenus au siège de la Ligue marocaine de défense des droits de l'Homme à Rabat. Une ONG proche du parti de l'Istiqlal dont le secrétaire général n'est autre que le premier ministre, Abbas El Fassi.