Malgré la mise en garde de Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur, Al Adl persévère dans ses activités de "communication". Les arrestations des membres de la Jamaâ se poursuivent. Malgré la mise en garde de Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur, et les mutiples arrestations dans les rangs de ses leaders et adeptes, Al Adl Wal Ihsane a choisi d'aller de l'avant dans ses activités de mobilisation et ses journées "portes ouvertes" initiées depuis plus d'une dizaine de jours. C'est ainsi que, dans la nuit du mardi 6 juin 2006, les forces de l'ordre ont arrêté un groupe d'élèves à Taounate qui venaient d'assister à une réunion illégale chez l'un des responsables adlistes dans cette ville. Lors de la même journée de ce mardi, les autorités sont intervenues dans un quartier populaire de Rabat pour détruire les étages supérieurs de plusieurs maisons près du domicile de l'un des responsables d'Al Adl à Rabat. Ce quartier venait d'abriter, quelques jours auparavant, les "journées de communication" d'Al Adl dont un communiqué récent fait le rapprochement entre le raid des forces de l'ordre et les pratiques de l'armée israélienne ! Les autorités de Rabat ont également détruit deux locaux dont les adeptes d'Abdeslam Yassine se servaient comme lieux de prières et de rencontres. Un troisième local a été fermé. Mercredi 7 juin 2006, les forces de l'ordre ont investi le domicile de Boujemaâ Alaoui, responsable d'Al Adl à Rabat. Les policiers ont saisi, entre autres, un ordinateur. La réaction de la Jamaâ ne se fait pas attendre là non plus, puisqu'elle indique, dans un communiqué, qu'il s'agit de "vol et de sabotage". A Kénitra, le même mercredi, les forces de l'ordre ont encerclé les domiciles de Hassan Kbibech et Abdellah Tizent, deux hauts responsables d'Al Adl Wal Ihsane dans cette ville. Dans la majorité des cas, les forces de sécurité relâchent les personnes appréhendées après un contrôle d'identité, sauf pour le cas de trois individus qui ont été présentés, lundi 5 juin 2006, au parquet de Taroudant. Ces derniers ont fini par être libérés. Ce bras de fer entre les autorités et les Adlistes se poursuit depuis le 24 mai 2006 quand les adeptes d'Abdeslam Yassine ont lancé des journées "portes ouvertes", une vraie démonstration de force dans plusieurs villes du Royaume. Cette crise avait culminé à Oujda où près de 200 personnes avaient été arrêtées, la semaine dernière, en plus de la fermeture du domicile de Mohamed Abbadi, le deuxième homme dans la hiérarchie spirituelle de la Jamaâ et figure de proue des Adlistes dans l'Oriental. Abbadi est d'ailleurs le seul responsable d'Al Adl à avoir recouru à la justice pour être débouté, lundi dernier et au bout de trois audiences, par le tribunal administratif d'Oujda qui s'était déclaré incompétent pour traiter de l'affaire de la fermeture de son domicile. Les journées "portes ouvertes" d'Al Adl Wal Ihsane comprennent plusieurs activités sous le thème "Qui sommes-nous, que voulons-nous?". En plus de stands réservés, dans la majorité des cas, aux écrits du Cheikh Yassine, l'association de ce dernier organise, la nuit venue, des cercles pour le Dikr (chants religieux). Ces activités se déroulent souvent dans les domiciles des leaders locaux d'Al Adl, mais aussi dans des espaces publics investis par les adeptes de Yassine. Al Adl, en réponse à la mise en garde de Chakib Benmoussa et aux différentes arrestations, avait officiellement appelé ses membres à persévérer dans leurs activités. Pour les responsables d'Al Adl, la bataille n'est plus engagée entre la Jamaâ et les autorités du «Makhzen», mais entre ces dernières et Dieu. Pas moins ! "L'Islam ou le déluge", "mise en garde" d'Al Adl, reste toujours d'actualité selon les frères d'Abdeslam Yassine.