Le mois de septembre 2006 connaîtra une série de procès contre Al Adl Wal Ihssane devant différentes juridictions de l'Oriental. 107 personnes y sont poursuivies par la justice dont Mohamed Abbadi, influent membre de la Jamaâ. Le mois de septembre sera un mois de procès pour Al Adl Wal Ihssane et notamment dans la région de l'Oriental, fief de la Jamaâ et de Mohamed Abbadi, l'un des membres les plus influents et candidat potentiel à la succession de Abdesslam Yassine. C'est ainsi que le parquet de Nador vient de décider de déférer, dans le cadre d'un seul procès, pas moins de 83 membres d'Al Adl Wal Ihssane. Poursuivis en liberté provisoire, ces derniers ont été arrêtés à Zaïo (près de 40 km de Nador) le 15 juin dernier avant d'être relâchés le lendemain. La justice a décidé de les poursuivre pour tenue de réunions publiques sans autorisation préalable. Leur procès a été fixé au 7 septembre prochain devant le tribunal de première instance de Nador. L'intervention des forces de l'ordre pour disperser ladite réunion nocturne avait été accompagnée par la mise sous scellés du domicile de Farid Zaroual, membre dirigeant de Al Adl dans cette petite localité. Mohamed Abbadi , membre du conseil d'orientation de la Jamaâ (Majliss al Irchad), est, quant à lui, poursuivi dans le cadre de deux procès. Le premier est programmé pour le 11 septembre 2006 à Oujda. Abbadi y est poursuivi, en compagnie de six autres membres de Al Adl Wal Ihssane, pour avoir tenu une réunion publique non autorisée le 25 mai dernier. Malgré les avertissements des autorités, ce dernier en tiendra une autre, le 15 juin. 70 adeptes de Abdeslam Yassine y ont pris part. L'autre procès impliquant Mohamed Abbadi, mais aussi trois autres responsables adlistes, est prévu pour le 21 septembre. Les poursuites portent sur la destruction des scellés placés sur la porte du domicile du même Abbadi qui servait de siège officieux pour la Jamaâ. Selon Al Adl Wal Ihssane, qui a établi un premier bilan des poursuites judiciaires engagées contre ses membres dans la région de l'Oriental, les forces de l'ordre y ont arrêté, depuis mai dernier, 700 personnes relâchées, pour la plupart, après la routinière vérification d'identité et l'établissement de procès-verbaux. A noter, par ailleurs, que 107 personnes sont appelées à comparaître devant la justice dans le cadre des 12 procès qui se tiendront durant le mois de septembre 2006. Selon les mêmes sources, quatre domiciles ayant abrité des réunions illégales ont été mis sous scellés par les autorités à Oujda, Bouarfa, Zaïo et Nador. D'autres villes du Maroc connaîtront aussi la tenue de procès contre des membres d'Al Adl Wal Ihssane. Notamment Béni-Mellal, Rabat, Salé, Kénitra, Taza, Tanger et Taroudant. Depuis le 24 mai 2006, les services de sécurité ont procédé à l'arrestation de plusieurs centaines de membres de la Jamaâ pour réunions illégales. C'est à cette date qu' Al Adl Wal Ihssane avait lancé ses journées "portes ouvertes" dans plusieurs villes du Royaume, une véritable provocation. Les adeptes de Abdeslam Yassine iront plus loin en passant outre la mise en garde de Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur, le 31 mai 2006, Al Adl Wal Ihssane persévèrera dans l'organisation de ses journées de "communication" avant de "tempérer" après les attaques israéliennes contre le Liban et la multiplication des manifestations de solidarité qui les ont suivies et qui furent appréhendées comme du pain béni par les adeptes de Abdeslam Yassine. Ces derniers s'apprêtent à lancer d'autres manifestations de force lors des procès de septembre comme c'est le cas chaque fois que l'un des leurs est déféré devant la justice. Depuis le début du bras de fer entre la Jamaâ et les autorités, seul un adliste a été mis derrière les barreaux. Il s'agit du dénommé Redouane J'Bilou condamné à Tanger, début juillet 2006, à quatre mois de prison ferme et à verser 3,5 millions DH à la direction des Douanes pour commerce illégal de pièces détachées automobiles.