Mohamed Abbadi, responsable d'Al Adl dans la région de l'Oriental, a écopé d'une amende de 150.000 DH pour avoir transgressé les lois de l'urbanisme. Abbadi est attendu devant la justice dans le cadre de deux autres procès. Coup dur pour Mohamed Abbadi, membre du Conseil d'orientation (Majliss Al Irchad) d'Al Adl Wal Ihssane et figure de proue du mouvement de Abdeslam Yassine dans l'Oriental. Il vient d'être condamné en appel à 150.000 DH d'amende pour avoir violé les lois de l'urbanisme. En plus de cette amende, la justice a ordonné la destruction de la construction objet du litige. En première instance, le leader adliste avait été condamné (en mars 2006) au paiement d'une amende de 30.000 DH. Le nouveau jugement offre ainsi une autre occasion aux adeptes de Abdeslam Yassine pour crier au scandale et dénoncer une justice qu'ils disent "inféodée au Makhzen". Ceci d'autant plus que l'objet du procès n'est autre que le propre domicile de Mohamed Abbadi qui a toujours servi de quartier général pour le mouvement dans la ville d'Oujda et qui a surtout abrité les activités des "journées portes ouvertes" d'Al Adl Wal Ihssane. Ce domicile est d'ailleurs au centre de deux autres procès programmés pour les jours à venir devant le tribunal de première instance d'Oujda. Le 25 mai dernier, soit un jour après le démarrage des fameuses "portes ouvertes", Mohamed Abbadi y avait réuni pas moins de 150 membres de la Jamaâ, arrêtés puis libérés par les services de sécurité. Le leader adliste devra, le 11 septembre prochain et après plusieurs reports., répondre de l'accusation de tenue de réunions illégales. Malgré les avertissements qui lui avaient été adressés, Mohamed Abbadi a persévéré dans l'organisation de telles réunions. C'est ce qui poussera les autorités de la ville à sceller le même domicile. Les défiant ouvertement, Mohamed Abbadi et plusieurs membres d'Al Adl ont cassé les scellés, un autre délit dont ils devront répondre devant la justice le 21 septembre prochain. A Nador, le procureur vient de lancer des poursuites judiciaires contre 37 membres d'Al Adl Wal Ihssane pour tenue de réunions illégales et attroupement non armé sur la voie publique. Les faits remontent au 12 juin 2006 quand les services de sécurité ont arrêté 44 adlistes au domicile de Jamal Boutayebi, leader de la Jamaâ dans cette ville, pour les relâcher après quelques heures. Le procès de ces 37 personnes a été fixé au 14 septembre, alors que Jamal Boutayebi se présentera devant la cour le 2 novembre pour un autre procès. Prenant exemple sur Mohamed Abbadi, il avait enlevé les scellés placés sur les portes de son domicile par les autorités compétentes de la ville. Selon Al Adl Wal Ihssane, qui a établi, il y a une dizaine de jours, un premier bilan des poursuites judiciaires engagées contre ses membres dans la région de l'Oriental, les forces de l'ordre y avaient arrêté, depuis mai dernier, 700 personnes. Elles ont été relâchées pour la plupart après la routinière vérification de leurs identités et l'établissement de procès-verbaux. Un total de 107 personnes d'entre elles sont néanmoins appelées à comparaître devant la justice dans le cadre de 12 procès qui se tiendront durant le mois de septembre 2006. Selon les mêmes sources, quatre domiciles ayant abrité des réunions illégales ont été interdits d'accès par les autorités à Oujda, Bouarfa, Zaïo et Nador. D'autres villes du Maroc verront la tenue de procès similaires contre des membres d'Al Adl Wal Ihssane. Il s'agit de Béni-Mellal, Rabat, Salé, Kénitra, Taza, Tanger et Taroudant. Depuis le 24 mai 2006, les services de sécurité ont procédé à l'arrestation de plusieurs centaines de membres de la Jamaâ pour réunions illégales. C'est cette date qu'avait choisie Al Adl Wal Ihssane pour lancer sa nouvelle trouvaille pour 2006 : les journées "portes ouvertes", une tentative démonstration de force dans plusieurs villes du Royaume.