Après une trêve de courte durée, Al Adl Wal Ihssane a repris ses actions de mobilisation et ses réunions illégales. Les autorités réagissent par une série d'arrestations et des procès. Trois associations adlistes ont été dissoutes sur décision de la Justice. Al Adl Wal Ihssane a repris ses activités de mobilisation après une brève «trêve» qui a eu lieu à la fin de l'année 2006 et durant les premières semaines de janvier 2007. La Jamaâ a même intensifié ses opérations de mobilisation, sous diverses formes, dans différentes villes du Maroc et notamment au Sud et au Nord. C'est le cas notamment à Zayo, dans la région de Nador, Ouarzazate, mais aussi des villes comme Sidi Slimane, Mohammédia, Khémisset et Settat. Les plus récentes arrestations ont été effectuées à Ouarzazate où les autorités ont appréhendé 16 membres de la Jamaâ qui ont organisé une réunion illégale. Pour Mohamed Abbadi, membre du conseil d'orientation d'Al Adl Wal Ihssane, cette dernière est sortie «renforcée» de son bras de fer avec les autorités en 2006 et compte persévérer dans l'organisation de ses activités. Al Adl Wal Ihssane avait observé une brève «trêve» après l'«appel» qu'avait lancé Abdelouahed Moutawakkil aux «honnêtes forces du pays». La Jamaâ avait, par la suite, repris ses activités et de plus belle avec, pour alibi, la dénonciation des fouilles opérées par Israël dans l'entourage de la mosquée Al Aqsa. Selon l'alliance des avocats d'Al Adl Wal Ihssane, qui a arrêté un bilan des poursuites contre les membres de la Jamaâ depuis le 6 janvier 2006 jusqu'au 25 février 2007, 595 adlistes ont fait ou font toujours l'objet de procès devant la justice. Le record des poursuites revient à la région de l'Oriental où s'active Mohamed Abbadi avec un total de 181 personnes poursuivies par les tribunaux de la région pour un total de 23 affaires. La ville de Fès, sous «supervision directe» des proches de Abdeslam Yassine, a connu, elle, l'arrestation de 146 membres de la Jamaâ poursuivis dans le cadre de 26 procès. Sur un total de 135 procès impliquant Al Adl Wal Ihssane, 90 ont été examinés en première instance et débouché sur des condamnations à des peines de prison ou à des amendes dans le cadre de 72 dossiers. Pour les amendes, les affaires jugées jusque-là ont coûté aux membres d'Al Adl un total dépassant les 4 millions de dirhams. Le Nord s'accapare la part du lion vu que les adlistes condamnés l'avaient été pour des affaires de contrebande. Mohamed Abbadi, lui, avait été condamné, entre autres, pour violation des lois sur l'urbanisme à Oujda. Pour la même période, les autorités ont mis sous scellés cinq domiciles, ayant continué à abriter des réunions non autorisées malgré les avertissements des autorités. Le secteur associatif de Abdeslam Yassine n'a pas non plus échappé aux poursuites judiciaires. Trois associations ont ainsi été dissoutes sur décision de la Justice. Ces dernières, créées par des adlistes, servaient dans les faits à abriter les activités de la Jamaâ. Selon l'alliance des avocats d'Al Adl, cinquante imams et prédicateurs appartenant à l'association de Abdeslam Yassine ont été suspendus dont cinq femmes. Le cas le plus célèbre demeure toutefois celui de Bensalem Bahicham, l'imam adliste de Khénifra, toujours poursuivi en justice. Les accusations retenues par la justice contre les membres d'Al Adl concernent la tenue de réunions non autorisées, l'appartenance à une organisation illégale, la distribution d'imprimés, mais aussi la collecte de fonds et de biens comme cela avait été le cas pour les adlistes poursuivis à Casablanca pour la collecte de peaux de moutons lors de la dernière fête du Sacrifice.