Deux événements se font écho dans l'actualité algérienne: l'élimination de trios terroristes par les services de sécurité, mercredi matin, a Boukram, à l'ouest de Lakhdaria et le rappel par Alger de son ambassadeur à Bamako pour consultation. «Suite à la décision du gouvernement malien de procéder à la libération de quatre terroristes qu'il détenait sous le prétexte fallacieux qu'ils ont été jugés et ont purgé leur peine, le gouvernement algérien a décidé de rappeler, pour consultation, son ambassadeur à Bamako», Paris encourage la libération de terroristes et impose aux Algériens des fouilles corporelles méprisantes aux aéroports. précise la déclaration. En outré, cette libération est qualifiée d'»inamicale» par le gouvernement algérien, qui la «condamne et la dénonce avec force». Comme le prouvent les attentats qui visent régulièrement les forces de sécurité algérienne, des édiles ou des gardes-forêts, l'existence d'un terrorisme résiduel fait redouter un retour aux sanglantes années 90. D'ailleurs Alger ne manqué pas de rappeler que la libération des islamistes d'Al-Qaïda constitue «un développement dangereux pour la sécurité et la stabilité dans la région sahélo-saharienne et sert, objectivement, les intérêts du groupe terroriste activant dans la région sous la bannière d'Al-Qaïda». La décision malienne a provoqué également le mécontentement de la Mauritanie qui a convoqué son ambassadeur à Bamako. Quant à la presse, elle voit derrière la libération de ces dangereux terrorists, la main de la France: “Finalement, la France a réussi à soudoyer le gouvernement malien, lequel a fini par libérer les quatre terroristes comme exigé par le GSPC contre la libération de l'otage français Pierre Camatte.” Interrogé par la presse sur la libération, la veille, par le Mali de quatre islamistes, le secrétaire d'Etat français à la Coopération, Alain Joyandet a souligné que le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, et le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, «ont fait beaucoup de travail sur ce dossier». «C'est un premier signe après les demandes que la France a faites », a noté le secrétaire d'Etat en charge des dossiers africains. De quelles demandes françaises s'agit-il ? Pour les journaux algériens:” Il est clair qu'il s'agit de pressions françaises sur le gouvernement malien pour qu'il libère les quatre terroristes au détriment des engagements maliens et des accords bilatéraux avec l'Algérie”; reprochant à la France son incohérence: la France tient un discours antiterroriste en contradiction avec ses pratiques sur le terrain. D'autant que Paris qui encourage la libération de terroristes pour qu'ils s'activent dans la région sahélo-saharienne, impose aux Algériens des fouilles corporelles méprisantes aux frontières et inscrit l'Algérie sur la liste de pays à risque.