Ça y est, Ramadan est là. Mais que représente-t-il réellement? Une succession de privations ou un mois de recueillement ? Une tradition ou un engagement spirituel ? A chacun sa lecture, bien entendu. En tant que rite, c'est-à-dire un ensemble d'usages réglés par la coutume ou par la loi, il sert de ciment à une communauté. Il a un rôle important à jouer puisqu'il participe à définir l'identité de la société marocaine. D'une manière générale, ce mois doit être celui du don de soi, du renoncement, limité et temporaire, aux petits plaisirs de la vie. Il doit être aussi celui où on accorde davantage de place à l'autre ; un moment où on dope sa générosité. Pendant cette période, on rencontre parfois des gens de mauvaise humeur et qui tiennent à le faire savoir, on rencontre des gens assommés par le sommeil dès le matin et d'autres qui essaient de tirer parti de ce moment particulier pour tenter de s'amender et de s'améliorer. C'est cela la diversité, avec son côté folklorique parfois épique. Mais le ramadan, c'est aussi un mois comme les autres. La terre continue à tourner, les défis continuent à se poser et la vie à avancer. On peut râler ou apprécier ces moments, ça ne les fera pas disparaître ou durer plus longtemps. On peut alors essayer de les traiter au minimum comme des jours banals, ou au plus comme des journées de ferveur. Mais quelle que soit l'option retenue, il faut garder à l'esprit que la course du temps ne souffre aucune contrainte et que les règles de savoir-vivre minimales imposent aux uns et aux autres la retenue nécessaire pour que cette période se déroule dans la sérénité.