La vague de scissions rattrape l'AMDH. Point d'exception. L'ONG des droits de l'Homme subit elle aussi la fronde de quelques membres pour créer une nouvelle enseigne associative. Même si du côté de l'AMDH, l'heure est à minimiser l'événement. La version officielle chez les amis de Khadija Ryadi parle uniquement «de quelques départs à titre individuel». En somme, «il n'y a pas péril en la demeure». C'est le message tenu en chœur par les responsables de l'ONG. Une langue de bois que l'association n'a cessé de dénoncer mais dont elle semble user cette fois pour défendre sa maison. Ce genre de message resurgit à chaque fois qu'il y a hiatus entre les différentes composantes de l'organisation. Et celles-ci sont nombreuses. Les fausses notes se multiplient au point que chacun joue sa propre partition. Or, cette fois, il s'agit bel et bien d'un schisme qui n'est pas sans rappeler celui ayant présidé à la naissance de l'OMDH, l'autre enseigne des droits de l'Homme. A l'image des formations politiques, les associations des droits de l'Homme essaiment. Très souvent, de simples relais des partis, juste un trophée de plus dans leur le tableau de chasse. Leurs actions sont dictées par les directions politiques. L'AMDH se veut une exception. C'est loin d'être réussi. Du coup, l'ONG se trouve otage des calculs politiciens entre un Annahj, qui se veut plus virulent, et un PADS qui est en train de s'initier à la modération. Le dernier congrès du Forum marocain justice et vérité en est le meilleur exemple.