Le Maroc renoue avec les pratiques d'enlèvements. A en croire l'AMDH et le Forum pour la dignité, cinq personnes auraient été «enlevées» depuis fin mars. «Nous avons été contactés par les familles de cinq personnes dont elle n'ont plus de nouvelles, certaines depuis fin mars dernier», affirme Mohamed Hakiki, directeur exécutif du Forum. De son côté, l'Association présidée par Khadija Ryadi, vient de communiquer les noms de quatre personnes, habitant Casablanca et sa région, «disparues» depuis le 29 mars dernier. Selon l'ONG qui cite les familles des «disparus», ces derniers «ont été conduits dans des lieux inconnus. Leurs proches ont tenté de connaître leur lieu de détention auprès des services de police et de la Justice, en vain». Mohamed Hakiki affirme pour sa part que son organisation a saisi les ministères de l'Intérieur et de la Justice ainsi que la Direction générale de la sûreté nationale, avec le même résultat. «Nous n'avons reçu aucune réponse», affirme-t-il. Mustpha Ramid, député et président du groupe PJD au Parlement, décide de son côté de porter la question devant le Parlement. Le président du Forum estime que «cette nouvelle politique d'enlèvements et de disparitions forcées met en péril les acquis et avancées réalisés ces dernières années dans le domaine des droits de l'Homme». L'Intérieur a annoncé, hier lundi, le démantèlement d'une cellule terroriste de 24 membres. «Nous sommes pour la sécurité des citoyens, et si les autorités soupçonnent des individus de terrorisme, qu'elles fassent leur devoir dans le respect des procédures en vigueur. La loi est claire, la durée de garde-à-vue ne peut dépasser 12 jours cumulés. Et certains parmi ceux dont la disparition nous a été notifiée par leur famille ont largement dépassé ce délai», affirme Mohamed Hakiki. L'AMDH appelle pour sa part au respect des procédures légales lors de la détention, l'arrestation et les poursuites judiciaires à l'encontre des personnes soupçonnées d'avoir enfreint la loi. Elle vient de saisir les ministères de l'Intérieur, de la Justice et la DGSN les invitant à «ouvrir une enquête sur ces cas de disparition». Par ailleurs, des cas de «disparition» similaires sont toujours annonciateurs de démantèlement d'une cellule terroriste. Et si aucune annonce officielle n'a encore été faite en ce sens, certaines sources affirment que «des investigations sont en cours et que les services juridiques et sécuritaires se penchent actuellement sur un dossier dont l'annonce ne saurait tarder». Chose confirmée, hier, en début d'après-midi. La MAP, citant un communiqué de l'Intrieur, a annoncé le démantèlement d'un réseau de 24 membres liés à Al Qaïda.