Le marché des transferts n'est pas encore ouvert et c'est déjà la surenchère. Faouzi Abdelghani en Bundesliga, Luis Jefferson au WAC, Mohcine Metouali au Portugal, Rachid Slimani en Roumanie... Et la liste est longue. Or, sur le terrain, il est difficile de faire la part des choses. «Il y a beaucoup de discussions, mais rien de concret pour l'instant», tient à souligner Karim Laraki, agent de joueurs. Une chose est sûre : pour beaucoup de sportifs, les contrats arrivent à terme en fin de saison. Chez le Wydad de Casablanca, par exemple, ils sont plus de cinq à vouloir plier bagages au cas où leurs contrats ne seraient pas renouvelés, pour ne citer que Hicham Louissi, Nadir Lamyaghri, Faouzi Abdelghani et Abdelhak Aït Laârif. Son frère ennemi, le Raja, aura à négocier deux sérieux cas, Rachid Slimani et Mohcine Metouali, sollicités respectivement par le Steaua de Bucarest et le Sporting de Braga, sans oublier Zakaria Zerouali et Saïd Fettah. Et les moins payés Même chose pour l'Ittihad Zemmouri de Khémisset, avec son gardien de but Issam Badda et son défenseur Noureddine Aït Abdelouahed. D'où le risque pour ces clubs de voir partir leurs meilleures pointures, surtout que le Mercato coïncide, cette année, avec l'entrée en vigueur du nouveau statut des joueurs le 20 juin prochain. L'occasion pour les joueurs de bien négocier leurs départs, et pour certains dirigeants de «débaucher» à moindre coût. Si cela se confirme, le cas de l'attaquant du Kawkab de Marrakech, le Brésilien Jefferson, n'est que le début d'une série de «fuites de jambes» vers les clubs qui offrent le plus. Qu'en est-il des autres plus talentueux, mais moins payés ? À l'instar de Ayoub Skouma, sous contrat avec le WAC jusqu'à 2012 avec un salaire mensuel de 4.000 DH, ou encore du nouvel espoir des Rouge et Blanc et de l'équipe nationale des juniors, Jawad Issine, qui aurait reçu récemment une proposition de son club, le moins que l'on puisse dire «indécente». «Une prime de signature de 30.000 DH et un salaire de 1.500 DH», confie un agent de joueur sous couvert de l'anonymat. Tout comme le jeune prodige du Raja, Soufiane Talal, qui vient de signer pour une durée de cinq ans avec ce même salaire. «Ils parlent de professionnalisme. Et le joueur dans tout cela ?», s'interroge ce dernier, qui demande à ce qu'un salaire minimum soit instauré. Contrat, connais pas «En Europe, par exemple, il est de 600 euros. Au Maroc, il faut qu'il soit au moins de 5.000 DH. Prenons le cas de Talal Karkouri qui, à l'époque où il jouait au Raja, touchait 3.000 DH par mois. Une fois au PSG, il a vu son salaire multiplié par 50 pour atteindre 15.000 euros». Des salaires qui font rêver nos jeunes footballeurs, souvent pris en otage par leurs dirigeants. «Un bon nombre de joueurs ne savent pas ce qui est écrit dans le contrat, soit par ignorance soit parce qu'ils ne cherchent pas à savoir. Et en face, vous avez des dirigeants qui ne sont pas à leur premier cas. Pis encore, la plupart des joueurs n'ont pas une copie de leurs contrats», fait remarquer notre source. Certes, le nouveau statut des footballeurs, qui a presque fait l'unanimité des dirigeants, est considéré comme un acquis, mais beaucoup reste à faire si on veut retenir nos jeunes joueurs face à des offres à suer.