L'année 2010 marque-t-elle la reprise sur le marché boursier ? Les analystes de la place sont unanimes sur la question. CFG, Crédit du Maroc Capital ou encore BMCE Capital, s'accordent sur le fait que la Bourse de Casablanca a entamé, en 2010, un nouveau cycle haussier marquant ainsi la rupture de la phase baissière des années 2008 et 2009. En effet, l'indice de toutes les valeurs, Masi s'est élevé à 12.655,2 points affichant une performance de 21,17 % contre une baisse de 13,48 % en 2008 et de 4,92 % en 2009. De plus, en dehors des performances des cours, les sociétés ont été plus généreuses en matière de dividendes (elles ont distribué 20,8 MMDH de bénéfices en 2010 contre 14,7 MMDH en 2007), grâce notamment à l'amélioration de leurs capacités bénéficiaires. «Ces dernières devraient progresser davantage, améliorant de fait la valorisation de la place casablancaise», précise un analyste. Ceux de CFG s'attendent à une amélioration de la marge nette (hors financières) de 14 %. La valorisation qui en découle, s'affiche à un PER de 18,1 fois les bénéfices pour l'année en cours (contre 19,1 en 2010). De même, la valorisation sur la base des résultats opérationnels s'affiche encore meilleure, en raison de l'importante progression des marges opérationnelles des sociétés cotées. Elle se chiffre à 21 % selon les estimations de CFG. Amélioration Résultat du compte, le ratio EV/EBIT qui prend également en considération la composante dette, valorise la place casablancaise à 12,1 fois les résultats opérationnels en 2011 (contre 12,9 en 2010). Il va sans dire qu'à ces niveaux de valorisation, l'attrait pour le marché marocain longtemps critiqué pour sa cherté, ne peut être que meilleur, d'autant plus que ces niveaux de valorisation faibles doivent encore s'améliorer pour atteindre en 2012 un PER de 16,5 fois les bénéfices et un EV/EBIT de 11,1 fois les résultats opérationnels. Capitalisant sur l'orientation favorable des perspectives de l'économie marocaine, les secteurs cotés à la Bourse de Casablanca devraient renouer avec la croissance en 2011 et afficher de fait, un niveau de valorisation plus faible. Ceci-dit, les analyses de CFG ressortent le secteur des biens de consommation de base comme celui affichant le niveau de valorisation le plus bas en 2010 (avec un PER de 15 fois les bénéfices). Composé des deux filiales de SNI (Centrale Laitière et Lesieur Cristal, Cosumar), de Dari Couspate et des Brasseries du Maroc, le niveau de valorisation du secteur est amené à baisser davantage. Celle-ci devrait s'établir à 14 fois les bénéfices en 2012. Quant à la décote en termes de valorisation, la plus importante sera du lot de l'immobilier. Celui-ci fort de la relance attendue au second semestre de l'année en cours, devrait afficher un PER de 23 contre 31 en 2010 et céder encore 6 points pour s'afficher à 17 en 2012.