Les investisseurs semblent convaincus de la bonne santé des cimentières. Les trois cimentiers cotés en Bourse ont figuré parmi les plus fortes hausses à la clôture de la séance du mardi. Ciments du Maroc avait gagné 4,77% portant son cours à 1.185 DH, Holcim 4,65% à 2.747 DH et Lafarge de 2,99% à 2.095 DH. Certes les volumes échangés ne sont pas très significatifs, mais ces mouvements sont imputables à plusieurs facteurs. Selon un analyste, «Ces valeurs était en baisse depuis un certain temps. La reprise ne pouvait se faire attendre plus longtemps, d'autant que les fondamentaux du secteurs semblent sains». En effet, depuis le 31 janvier dernier, les valeurs «cimentières» ont entamé un nouveau trend haussier. Ainsi, Holcim affiche un gain depuis cette date de 5,3%, Ciments du Maroc a progressé de 4,9%, tandis que Lafarge a enregistré la plus importante performance avec 7,4% de hausse. Les dernières recommandations des sociétés de bourse ne sont pas non plus étrangères à cette «reprise» des cours. Reprise Le secteur, corrélé aux investissements publics, a été en effet plébiscité par un large éventail de sociétés de Bourse. Entre Crédit du Maroc Capital, qui compte dans son portefeuille 2011, deux valeurs, BMCE Capital Bourse et Attijari Intermédiation, qui les recommandent toutes les trois ou encore CFG Capital qui ne retient que Holcim dans son portefeuille, force est de reconnaître que les investisseurs ont choisi de se positionner sur un secteur qui affiche une valorisation faible, comparativement à celle du marché. Son PER est estimé par les analystes d'Attijari Intermédiation à 16,8 fois contre une valorisation du marché à 21,6, en dépit d'une performance annuelle de 40%, ce qui lui laisse encore un potentiel de croissance assez important. En dehors des performances boursières, le secteur affiche également une bonne santé. Car, en dépit d'un recul de l'activité immobilière au cours de l'année écoulée, il affiche une progression positive au niveau des ventes de 0,35% comparativement à 2009. Quant à l'année en cours, les analystes tablent plutôt sur une reprise et un redémarrage visible de la demande à partir du second semestre, en raison notamment de la reprise des chantiers au niveau des logements sociaux et la poursuite des projets d'infrastructure publics. Une situation qui permettrait, si elle se réalise, aux cimentiers du royaume de tourner à 100% de leurs capacités de production (contre 80% actuellement). Holcim sort du lot La filiale de l'opérateur helvétique est la vedette du secteur. Elle revient dans les portefeuilles des quatre sociétés de Bourse retenues. Chez Crédit du Maroc Capital, elle est considérée, à côté de Lafarge, comme blue-chip à potentiel de hausse intéressant. Quant à CFG capital qui ne retient qu'elle dans son portefeuille, elle la recommande à l'achat en tablant sur une amélioration de sa valorisation. Elle devrait passer de 15,5 fois les bénéfices en 2010 à 13,9 à fin 2011. Pour sa part, BMCE Capital Bourse retient les trois valeurs dans son portefeuille cible et prévoit des progressions de leurs résultats nets au terme de l'année en cours de 7% pour Holcim à 769,3 MDH, de 6,7% pour Ciments du Maroc à 1,05 MMDH et de 0,8% pour Lafarge à 1,7 MMDH. Le secteur semble ainsi surfer sur une vague très favorable et de l'avis des analystes, il est bien parti pour réussir les meilleures performances du premiers trimestre boursier.