Suite à la publication des résultats annuels de la première banque marocaine, les analystes financiers de CFG Groupe ont noté: « Attijariwafa bank a publié des résultats 2011 inférieurs à nos estimations. Cependant, les performances affichées restent globalement soutenues, confirmant une fois de plus la solidité des fondamentaux du groupe et le caractère récurrent de sa capacité de génération de cash, en dépit d'une conjoncture sectorielle peu favorable ». En dépit de cette résistance, les analystes ont toutefois jugé judicieux de revoir à la baisse le cours cible de la société à 396 DH au lieu de 427 DH, fixé dans une note ultérieure. En conséquence, la recommandation, elle aussi, passe de Acheter à Conserver. Toute chose étant égale par ailleurs, CFG Groupe ne s'attend plus à ce que le titre affiche une progression supérieure à 10 % sur le marché boursier. Comble de la dissonance, entre marché boursier et fondamentaux des sociétés cotées en bourse, les analystes demeurent toutefois « convaincus de la qualité du modèle économique de la banque lui permettant d'afficher un niveau de rentabilité supérieur à la moyenne du marché ». Un scénario qui risque de changer Par ailleurs, au niveau de tout le secteur bancaire, ces mêmes analystes tablent sur une croissance des crédits de 8,1 % contre 10 % estimée initialement, soit une révision à la baisse de 2 points. La collecte des dépôts devrait connaître une amélioration « constante » à 5 %. Face à cette croissance constante, mais aussi en raison de la pression sur la liquidité, « la structure des ressources des banques est appelée à se modifier. A terme, les banques devront connaître une plus grande exposition aux marchés financiers (dettes subordonnées et certificats de dépôts), au détriment des dépôts de la clientèle », soulignent les analystes de CFG Groupe. Le coût du risque, de son côté, devrait varier au cours des prochaines années dans une fourchette comprise entre 0,42 % et 0,45 % selon les projections de CFG Groupe. Au final, ces estimations font ressortir un résultat net part du groupe pour Attijariwafa bank à fin 2012 chiffré à 4,601 milliards de DH, sans compter les éléments exceptionnels et d'éventuelles reprises sur provisions, soit une progression de 3,2 % par rapport à 2011. Au niveau valorisation, celle-ci ne va qu'en s'améliorant. Si le PER s'est chiffré en 2011 à 16 fois les bénéfices, au cours des années à venir, il devrait s'établir aux alentours de 15,5 en 2012 et 14,7 en 2013. Par ailleurs, et avec tous les risques qui planent sur le secteur bancaire, les analystes tempèrent leurs projections en attirant l'attention sur le fait qu'une éventuelle dégradation, plus importante que prévu du coût du risque, suite à une augmentation des créances en souffrance ou encore à une pression à la hausse sur le coût moyen pondéré des ressources liées au poids de plus en plus significatif du recours aux marchés financiers (dettes obligataires et certificats de dépôts), pourrait biaiser tout leur scénario. Asseoir son leaderchip, objectif n°1 de la banque Le nouveau plan stratégique 2012-2015 d'Attijariwafa bank s'inscrit dans une logique d'optimisation des synergies intra-groupe, notamment avec les filiales à l'international. Les principaux objectifs sont la consolidation du leadership de la banque sur les métiers historiques, tout en devenant la banque de référence sur le segment de la clientèle à faibles revenus; le déploiement progressif du business modèle de la banque en Afrique ainsi que l'accélération de la capture d'économie d'échelles via l'industrialisation des process; la mutualisation et la rationalisation des structures.