80 millions de quintaux. Telles sont les prévisions du département de l'Agriculture quant à la campagne 2009-2010. «Cette récolte céréalière prévisionnelle augure d'une bonne campagne agricole», déclare Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture, lors de l'ouverture des 3es Assises nationales, hier à Meknès. Certes, le chiffre annoncé est en net recul par rapport à la campagne précédente (102 millions de quintaux), mais toujours est-il qu'il s'agit d'une «annonce de taille» qui intervient dans un contexte marqué par l'attentisme des agriculteurs. Le taux de remplissage des barrages a, quant à lui, atteint les 92% cette année. Ces chiffres devraient, selon la même source, favoriser une croissance de 30% du PIB agricole et 37% du taux de production agricole par rapport à 2005. Cette troisième édition des Assises nationales a été aussi l'occasion pour Aziz Akhannouch de faire le point sur le Plan Maroc Vert, à deux ans de son lancement officiel. Première conclusion : les différents chantiers prennent du retard. En premier lieu, celui du foncier. Le ministre de l'Agriculture l'a reconnu lui-même. «L'enjeu actuel de Maroc Vert est celui de l'exécution», note Aziz Akhannouch. Poursuite des réformes Selon lui, l'année 2010 sera celle de la poursuite des réformes initiées. Côté investissements, 18 projets du pilier I ont été lancés, por une enveloppe de 8,5 milliards de DH, et 50 autres projets du pilier II, totalisant 2 milliards de DH sur aussi sur la bonne voie. Pour ces derniers, on parle de 300.000 bénéficiaires. Dans l'ensemble, ce sont 10 milliards de DH qui ont été investis dans le cadre des piliers I et II du Plan Maroc Vert. Le Fonds Hassan II, le Trésor, les bailleurs de fonds internationaux en sont les principaux pourvoyeurs. Concernant le volet institutionnel et législatif, le département de l'Agriculture devrait préparer durant l'année en cours deux textes de loi relatifs à l'agrégation dans le secteur agricole et à l'organisation des fédérations interprofessionnelles. Au lancement de Maroc Vert, Akhannouch tablait sur la mobilisation de 70.000 ha/an. La rareté du foncier agricole n'est plus un tabou, et en mobiliser davantage pour Maroc Vert est un véritable enjeu. Cette année, les ambitions sont revues à la baisse. Le ministre dit ainsi être en négociation avec l'Intérieur pour libérer du foncier pour les agriculteurs. Il table ainsi sur 30.000 ha additionnels (21.000 déjà mobilisés grâce à la cession des terrains Sodea-Sogeta). Six conventions signées 1- Convention de valorisation de l'Agropolis de Meknès (mobilisation du foncier nécessaire au projet Agroparc de Meknès, son aménagement, sa gestion, sa promotion et sa commercialisation), signée entre l'Etat et MedZ. 2- Convention de partenariat autour de projets du pilier II du Plan Maroc Vert bénéficiant de l'appui de Coca-Cola Maroc pour un montant de 10 MDH. 3- Contrat-programme relatif au développement de la filière dattière doté d'une enveloppe de 7,6 MMDH. Il a pour objet de mettre en place un programme de mise à niveau autour de quatre axes. 4- Convention de partenariat entre la Société financière internationale et le ministère de l'Agriculture. Objectif : structurer et établir un partenariat public-privé pour assurer le développement d'infrastructures d'irrigation, y compris une usine de dessalement d'eau de mer, dans la zone maraîchère de Chtouka dans la région de Souss-Massa (financement de 1,9 MUSD). 5- Convention signée par l'Etat et la Société Générale Maroc relative à l'accompagnement bancaire du Plan Maroc Vert. La SG Maroc devrait définir les offres adaptées aux projets agricoles. 6- Convention signée entre l'Etat et le Crédit Agricole, relative aux projets d'agrégation du pilier II. A titre indicatif, les crédits sont plafonnés à 100.000 DH par exploitation (crédit court terme 20.000 DH et crédit moyen et long terme 80.000 DH).