Epiques, magiques et spectaculaires, les quatre classicos décisifs entre les rivaux éternels, Barcelone et Madrid viennent de se solder en faveur des catalans. Victoire logique de l'équipe qui a réussi le pari difficile de joindre le beau jeu, à l'efficacité et à la réussite. Verdict du grand duel, les merengues remportent la coupe du roi, par contre les barcelonais, qui produisent depuis quelques années déjà, le meilleur football qui ait jamais été pratiqué, s'assurent du titre de la Liga et prennent un billet précieux pour Londres. La soirée de mardi, Barcelone scellait définitivement le sort du duel en se qualifiant aux dépens du Real, la Champion's league restant de loin la plus prestigieuse des trois enjeux. Et même si le Real affiche une hargne et une fougue visible au début de la partie, très vite le monopole du ballon, spécialité des protégés de Guardiola, la supériorité technique, et l'attaque sans relâche prennent l'ascendant et affirment la suprématie des catalans. Ses joueurs ne savent qu'attaquer, ils se complémentent à la perfection, et ils sont fidèles à un style. Le tiki taka enflamme le match et les gradins du Camp Nou, tandis que du côté madrilène, l'engagement physique est à la limite du tolérable. But logique de Pedro à l'entame du second acte, quelques minutes après que l'arbitre ait refusé un but valable à Higuain et au Real, mais celui-ci aurait il pu vraiment changer le sort du match ? De l'aveu même de Casillas et d'autres merengues, le Barça s'était qualifié au match aller grâce à un Messi flamboyant, en jouant du très beau football, en marquant deux buts, et en marquant surtout les esprits au cœur de Madrid. Le clash entre deux grands entraineurs, entre deux styles, et entre deux philosophies différentes du football revient finalement au Barca, et donc au plus méritant. Cette domination n'est pas le fruit du hasard, mais d'un travail et d'un acharnement, d'une vision qui fait de la Massia, l'école de formation barcelonaise le principal vivier de talents et de vedettes. Le Barça fabrique les ballons d'or, tandis que le Real débourse les millions d'euros pour les séduire. Guardiola, élève émérite de Cruyff, adopte un football basé sur le spectacle, la maîtrise technique, le collectif et l'attaque dans un moule créatif inculqué à ses joueurs dès leur jeune âge. Quand ses poulains font tourner le ballon, c'est un régal. Mourinho, ou le spécial one, est un talentueux serial entraîneur, avide de titres et de gloire. Il privilégie le football de rigueur reposant sur les individualités à une stratégie ou à une étiquette précise. Mourinho rejoint le Real pour détrôner les catalans, dont la puissance était devenue insupportable. Barcelone et ses joueurs continuent de battre les records, de nous gratifier d'un jeu exceptionnel d'une beauté insolente, de gagner des titres et de réécrire l'histoire du football. Le Real, ayant connu la gloire pendant des décennies devront redoubler d'efforts pour égaler le génie barcelonais, qui on le devine, à de très beaux jours devant lui.