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À nous 2020 !
Publié dans Les ECO le 07 - 02 - 2011

Comment sera le Maroc en 2020 et au delà, quel avenir se profile pour le royaume en fonction de sa situation sociale actuelle ? Au delà des visions stratégiques lancées un peu partout et au niveau de tous les secteurs, qui laissent entrevoir ce que sera le Maroc de demain, il va sans dire que toute projection devrait se baser, en principe, sur le Maroc d'aujourd'hui. Tout comme les lendemains meilleurs se jaugent à l'aune de la nuit qui les précèdent, un bon chauffeur, c'est dit-on, celui qui prend l'habitude de jeter un regard dans le rétroviseur à chaque fois que cela est nécessaire, afin d'une part de mesurer la distance parcourue et surtout avoir plus de visibilité sur le reste du chemin à parcourir. Mettez le Maroc à la place de la voiture, vous aurez les pouvoirs publics comme chauffeur, les défis de l'avenir comme chemin à parcourir et vous obtiendrez, en quelque sorte, le cadre dans lequel s'inscrit la publication, vendredi dernier, de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) du ministère de l'Economie et des finances, du tableau de bord des indicateurs sociaux du Maroc en cette année 2011. Coïncidence ou hasard du calendrier, c'est selon, l'initiative tombe à un moment des plus opportuns en raison de la situation explosive dans la région, en raison notamment de la dégradation des conditions socio économiques des populations. Alors que les regards ne cessent de se porter sur cette «exception marocaine», qui ne cesse de se confirmer, la publication donnera certainement un peu plus de visibilité, sur cette révolution entamée déjà depuis belle lurette, à en croire certains experts. Et c'est d'ailleurs en ce sens que la publication de ce tableau de bord, et c'est peu dire, des indicateurs sociaux apporte une touche particulière, sans pour autant ajouter quelque chose de vraiment nouveau, puisqu'il n'est en substance qu'une agrégation des différentes données et chiffres officiels de plusieurs institutions et services étatiques (HCP, MEF...). Selon le tableau brossé sur un passage en revue des principaux indicateurs relatifs à la démographie, l'éducation, l'emploi, le niveau de vie et les équipements de base.
Développement humain et lutte contre la pauvreté, la pierre angulaire des réformes
Ce n'est un secret pour personne: entre le Maroc et le PNUD, c'est la pomme de discorde ces dernières années, en matière de classement humain. Et pour cause! le Maroc s'est toujours plaint de son classement dans le tableau mondial en matière de développement humain où il occupe, en 2010, la très peu envieuse 114e place, loin derrière la Tunisie ( 81e) et l'Algérie (84e). Certes, le Maroc a fait un bond, s'extirpant de la 130e place où il végétait et a été classé parmi les «dix pays les plus performants des 30 dernières années». Le Maroc met en avant les multiples réformes mises en oeuvre ces dernières années et qui ont permis de faire reculer la pauvreté de 14,5 % en 2001 à 9 % en 2007. Sur ce point, c'est l'Initiative nationale du développement humain (INDH), lancée en 2005 et qui s'apprête à entrer dans sa deuxième phase, qui a permis de rehausser le PIB. Selon les chiffres de la DEPF, depuis 2001, 1,7 million de Marocains sont sortis de la pauvreté et 1,2 million ont échappé à la vulnérabilité. Le PIB a également connu une progression annuelle moyenne de l'ordre de 5,9 % l'an, entre 2001 et 2009. En terme nominal, le revenu moyen par habitant était, en 2009, de 24.741 dirhams contre 15.998 en 2001. Le revenu mensuel moyen des ménages marocains, s'élève de son côté à 5.308 Dh (6.124 DH en milieu urbain et 3.954 DH en milieu rural). Parallèlement, la dépense de consommation annuelle moyenne par personne (DAMP), est passée de 8.280 DH en 2001 à 11. 233 DH en 2007, soit un accroissement moyen de 5,1 %. Selon les experts de la DEPF, ces chiffres montrent que la réduction durable et appuyée de la pauvreté monétaire des ménages nécessite «le maintien des taux de croissance soutenus et le renforcement des mécanismes de l'équité sociale, via notamment la réduction de l'effet adverse de l'inégalité sur la répartition des revenus», ce qui se traduit par une réduction des charges familiales, en accroissant le capital scolaire des ménages, en créant de l'emploi, en améliorant l'insertion des personnes qualifiées. De nouvelles opportunités s'ouvrent aux ménages et appuient leurs chances de sortie de la pauvreté.
Equipements et infrastructures de base, beaucoup reste à faire
L'accès des populations, surtout pour les couches défavorisées, à plusieurs types d'infrastructures reste encore un défi majeur. En dépit des multiples réformes engagées, beaucoup reste encore à faire, pour améliorer sensiblement la situation des millions de personnes et enrayer la persistance du phénomène d'exclusion sociale. Pour ce qui est de l'habitat par exemple, depuis 2003, l'accent a été mis sur la réduction du déficit en logements, qui se situe actuellement à 609.000 unités. Les mesures ont concerné l'éradication de l'habitat insalubre et la promotion de l'habitat social, notamment à travers le programme «Villes sans bidonvilles», entamé en 2004 et qui a permis, en juin 2010, à 41 villes marocaines sur les 83 concernées par ce fléau, de permettre à 830.000 habitants d'être relogés dans des habitats décents. Dans le cadre de la nouvelle stratégie du gouvernement, une attention particulière sera accordée à la réalisation de zones d'aménagement progressif (ZAP), afin de permettre une adaptation des besoins aux conditions et contraintes locales et aux possibilités financières des ménages cibles, d'autant plus qu'au delà du déficit social, des disparités spatiales en matière de logement et d'accès aux équipements de base persistent toujours. Plus de sept ménages sur dix (75,2%) sont propriétaires de leur logement au titre de l'année 2008 et pour ce qui est du taux d'occupation, il a connu un recul, car le nombre moyen de personnes par pièce en milieu urbain est passé de 2,3 personnes par pièce en 1982 à 1,7 en 2004, pour atteindre 1,5 personne en moyenne par pièce en 2008. Pour ce qui est des infrastructures de base, l'accès à l'électricité a marqué un bond énorme. La part des ménages marocains ayant accès à l'électricité, par abonnement au réseau, est passée de 86,1% en 1998 à 97,4% en 2008 en milieu urbain. Dans les campagnes, ce taux est passé de 15,6% à 80% durant la même période. La proportion des ménages citadins occupant des logements raccordés au réseau d'eau potable est passée de 82,7% en 2001 à 89,8% en 2008. Le taux de généralisation de l'accès à l'eau potable en milieu rural, grâce au PAGER et aux interventions de l'ONEEP, a été porté à 89% à fin 2009. Pour les routes, l'accent a été mis sur la réduction des disparités entre provinces en matière de dessertes rurales et en second lieu, sur l'amélioration de l'accessibilité globale de la population rurale, pour passer de 54% en 2005 à 67% en 2010 et à 80% à la fin du programme, en 2015. Quelque 15.500 km de routes sont prévus dans le même cadre. Selon les données officielles, les études d'impact de l'aménagement et de la construction des routes rurales au Maroc ont mis en relief «une augmentation significative du taux de scolarisation et du taux de fréquentation des centres médicaux, une diminution des coûts de transport des biens et des personnes, ainsi qu'une augmentation du revenu des habitants et de la diversification des productions agricoles».
Formation, emploi, chômage
La population active âgée de 15 ans et plus a atteint, au cours de l'année 2009,11.313.770 personnes, soit un accroissement annuel moyen de 1,1 % par rapport à l'année 2000. Le taux d'activité a, lui, baissé de 3 points, passant de 52,9 % en 2000 à 49,9 % en 2009. Entre 1999 et 2009, près de 1,5 million de postes d'emploi ont été créés, soit près de 145 mille en moyenne par an. Le volume global de l'emploi est passé de 8,8 millions à 10,28 millions sur la même période. L'évolution de la répartition sectorielle de l'emploi entre 1999 et 2009 a été marquée par le recul du poids du secteur agricole (-5,7 points) au profit des services et du BTP. Ces derniers ont généré, respectivement, 93.200 et 41.200 emplois par an en moyenne. Dans le même temps, la population active en chômage a accusé un recul annuel moyen de 3,1 % au niveau national, passant de 1.367.769 en 2000 à 1.029.372 chômeurs en 2009, soit 338.397 chômeurs en moins. Les défis majeurs qui restent à relever à ce niveau sont relatifs à la réalisation de gains de productivité et à la promotion de l'emploi, à travers le développement d'activités à «forte intensité de compétences scientifiques et techniques». L'Etat a mis en œuvre une série de programmes dans ce sens (Idmaj, Taehil et Moukawalati), afin d'améliorer «l'employabilité» à travers notamment la mise à niveau des ressources humaines, qui sera l'objectif, entre autres, du deuxième plan «Initiative d'emploi 2009-2012». Ces résultats ont été atteints par des efforts consacrés en amont au niveau de la formation professionnelle et de l'enseignement en général et les prochaines années seront caractérisées par un flux plus important de jeunes diplômés sur le marché du travail. Après avoir réalisé les objectifs du programme quinquennal 2002-2008, en mettant sur le marché de l'emploi plus de 400.000 jeunes formés, l'OFPPT a ainsi lancé, cette année, un nouveau programme, visant la formation de plus d'un million de jeunes à l'horizon 2016. Pour ce qui est de l'enseignement, le lancement en 2000, de la charte nationale d'éducation et de formation a permis une mobilisation nationale en faveur de la rénovation de l'école. Le secteur de l'éducation et de la formation a été érigé en priorité nationale après l'intégrité territoriale, et en 2008, un plan d'urgence s'étalant jusqu'en 2012 a été validé, afin de recadrer la réforme. Cela a permis d'atteindre des résultats assez significatifs, même si des difficultés persistent, surtout au niveau du pont entre l'école et son environnement. Il faut dire que jusqu'à un passé récent, l'accent a été surtout mis sur l'offre scolaire, qui a vu ses capacités exploser. Des actions similaires seront consacrées à l'alphabétisation, le taux d'analphabétisatisme étant actuellement estimé au Maroc à 39,7 % de la population âgée de 10 ans et plus en 2009. Pour ce qui est de l'enseignement universitaire, les défis restent énormes et les contrats-programmes signés entre l'Etat, les 15 universités du royaume, le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) et l'Office national des œuvres universitaires sociales et culturelles (ONOUSC) devront permettre à terme d'améliorer le rendement des universités, de promouvoir la qualité de l'enseignement et de développer la recherche scientifique. Outre l'extension de l'offre d'enseignement, il est prévu une mise à niveau et une extension des infrastructures déjà disponibles et une augmentation de la capacité d'accueil. L'offre de formation universitaire s'est par ailleurs largement diversifiée, avec un intérêt affiché pour les filières «prometteuses». Cependant, il reste à savoir si cela suffira à satisfaire le besoin du marché du travail national en ressources humaines qualifiées. Et c'est là que se situe la grande interrogation et tout le défi de l'école marocaine.
Repères
Et ailleurs ?
Comparer ses performances avec celles des autres, une méthode pédagogique très en vogue à laquelle s'est également pliée la DEPF, avec toutefois certaines précautions. Parce qu'on ne peut comparer que ce qui est comparable, c'est un échantillon de pays émergents qui a servi de base, afin de mieux faire ressortir la place qu'occupe le Maroc dans le concert des nations au niveau mondial et surtout avec les pays de la même catégorie. Certes comparaison n'est pas raison, mais pour l'essentiel, les pays choisis cristallisent l'essentiel des indicateurs majestueusement affublés aux nations dites émergentes. Parmi ceux-ci, on retrouve le voisin de toujours, la Tunisie, la Turquie, l'Irlande, le Mexique ou la Pologne entre autres. Des pays qui devancent dans l'ensemble le Maroc en matière de classement humain, version PNUD et surtout qui mettent à nu le reste du chemin à parcourir encore, pour rattraper l'écart avec les résultats atteints par ces mêmes pays. Au niveau de la structure démographique, le Maroc semble par exemple avoir bien négocié sa transition démographique, avec un taux moyen d'accroissement de l'ordre de 1,4 % entre 1990 et 2009, un niveau similaire ou presque à celui de la Tunisie et de l'Irlande (1,3 %). Une population surtout marquée par sa jeunesse avec 28 % de la population âgée de moins de 15 ans, contre 15 % pour la Pologne et 15,3 % pour le Portugal. Cependant, le niveau d'instruction au Maroc est des plus faibles, puisqu'il se situe un peu plus que la moyenne (59,70 %), certes plus que le Pakistan (53,70 %) mais loin derrière la Tunisie avec ses 77, 56 %, la Turquie 88,66 %, le Chili 98,65 % et la Pologne avec ses 99,50 %. Pourtant le Maroc consacre plus que la plupart de ces pays en dépenses publiques dédiées à l'enseignement, avec 6,03 % de son PIB, en 2007, contre 5,34 pour l'Afrique du Sud et 3,68 pour l'Egypte. Pour ce qui est de l'encadrement médical, le Maroc reste également encore en retrait avec 62 médecins pour 100. 000 habitants, plus qu'en Indonésie (13 médecins pour 100. 000 habitants) sur la période 2003-2008. Le Portugal et l'Irlande viennent en tête de l'échantillon avec 308 et 344 médecins, pour 100. 000 habitants. L'espérance de vie à la naissance, quant à elle, est de l'ordre de 72,6 ans pour le Maroc en 2008 contre 70,8 pour l'Indonésie, 79,8 pour la Corée et 79,9 ans pour l'Irlande.


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