Il était vu sous tous les horizons, il y a juste quelques semaines auparavant. En ce matin de mardi 26 avril, Aziz Akhannouch, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, lève le rideau sur les 4e Assises nationales de l'agriculture. Une rencontre dont l'importance est aujourd'hui rehaussée par le contexte actuel de fortes tensions sur les marchés internationaux des produits agricoles de base, et auquel le royaume est particulièrement sensible. L'évènement est donc de taille...et les attentes des professionnels aussi. Tous s'accordent sur la nécessité d'appuyer sur la pédale d'accélération du Plan Maroc Vert (PMV). Dans les valises des représentants de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural ( COMADER), l'une des instances les plus représentatives du secteur, les dossiers se bousculent. L'un des plus importants concernera la probabilité de l'aboutissement de cinq ou six négociations portant sur des contrats-programmes entre le département de tutelle et les opérateurs concernés. « Ce sera en quelque sorte la poursuite des grands chantiers sur lesquels nous nous étions engagés en marge du SIAM précédent», explique Ahmed Ouayach, le président de la COMADER. Pour le détail, l'une des principales filières qui devraient bénéficier de ces nouveaux contrats-programmes sera l'apiculture. Un secteur qui est passé pendant longtemps inaperçu et qui veut à présent trouver le tremplin idéal pour son développement. «Cela devrait permettre de booster la production et donc la consommation du miel au Maroc, qui est un produit de plus en plus demandé», commente Ouayach. Et ce dernier d'ajouter que la filière apicole occupe un rôle important dans le développement de la culture des agrumes (pollinisation), et permettrait aussi de soutenir le développement durable de la petite agriculture. Au moins, sur une autre filière qui est celle de l'arganeraie, les choses semblent plus certaines. En effet, la Fédération interprofessionnelle marocaine dédiée à la filière d'argan (FIM argan), qui vient tout juste de voir le jour, profitera de l'évènement pour parapher son premier contrat-programme. Par ailleurs, le volet agrégation ne manquera pas aussi de se tailler une place de choix dans les débats qui se tiendront aujourd'hui à Meknès. Akhannouch en a fait son cheval de bataille durant les mois derniers, parcourant le terroir pour s'enquérir des réussites par-ci et blocages par-là, de la mise en œuvre de ce concept. Une projection à laquelle le président de la COMADER adhère . «Il y a en effet un certain nombre de grands groupes qui préparent des dossiers dans ce sens, et qui pourraient aboutir durant cette semaine». Il n'en dira pas plus. Mais plusieurs opérateurs joints au téléphone s'accordent à dire que le concept selon lequel le nombre de projets d'agrégation devrait vite «s'orienter vers le millier dans le moyen terme» est en train de prendre. Actuellement, près de 200 initiatives ont déjà été lancées, toutes filières confondues. D'autre part, les choses devraient se jouer sur un autre registre, celui de la coopération internationale. En effet, au-delà des enjeux et tractations purement commerciaux, le pays étranger hôte, la France cette année, procédera pour la première fois au salon à un réel échange de savoir-faire avec les opérateurs locaux.