On passe au concret. Après des mois de palabres et de définitions théoriques pour une feuille de route dédiée à la promotion et au développement des produits du terroir, le ministère d'Akhannouch passe à l'opérationnel. Dans les faits, le département de l'Agriculture serait en train de chercher un accompagnateur pour la mise en œuvre de la «stratégie terroir». Les objectifs sont déjà clairement définis. Il s'agira d'abord de décliner cette stratégie en des phases d'actions concrètes qui devraient commencer avec la création d'une structure permanente de pilotage des différents chantiers qui seront incessamment lancés. Cette structure sera secondée par une équipe, «en charge de mettre en place et de suivre les partenariats solidaires d'agrégation». Ce concept d'agrégation constitue le pilier de la stratégie d'accès aux marchés étrangers des produits du terroir. Par ailleurs, un programme de prospection des partenaires pour les premiers projets de partenariat solidaire d'agrégation fait également partie intégrante de la mise en œuvre opérationnelle. Restant toujours sur le même registre de marché, il devrait aussi être réalisé «un accord de référencement des produits du terroir avec les Grandes et moyennes surfaces (GMS)», indique-t-on auprès du ministère d'Akhannouch. Il est certain, toutefois, que l'ensemble de ces actions ne seront réalisables qu'en s'appuyant sur une chaîne logistique efficace et adaptée aux contraintes du marché local. Ainsi, il est en effet prévu la réalisation d'une importante plateforme logistique dédiée aux produits du terroir, dans le Souss-Massa-Drâa. Un choix qui s'explique par le fait que cette région est parmi celles où plusieurs filières de produit de terroir ont déjà pris racine et qui sont déjà bien en vue. Il y a à peine quelques mois, le ministère de tutelle lançait une identification exhaustive des produits susceptibles d'accéder à une valorisation. La région du Souss s'illustre aujourd'hui largement parmi les seize du royaume, en termes de potentiel. Ça bouge chez les arganiers Par ailleurs, l'ensemble des actions précitées sera accompagné par une campagne de communication nationale et internationale. Cette communication débutera probablement à l'occasion du prochain Salon international de l'agriculture de Meknès, (Siam). Les professionnels en sont du moins convaincus et commencent déjà à se mobiliser pour organiser les différentes filières de produits du terroir. Pour preuve, une Fédération interprofessionnelle marocaine dédiée à la filière d'argan (FIM Argan) a vu le jour en fin de semaine dernière. Ses missions restent classiques : établir une feuille de route, définir les grands axes de développement de la filière et proposer des solutions tangibles aux préoccupations des opérateurs. Un contrat programme devrait d'ailleurs être signé entre l'organisme professionnel et le ministère de tutelle, en marge du prochain Salon. Le «terroir» trace son propre destin et le Maroc a tout à y gagner en termes d'ouvertures de nouvelles niches d'exportation. Le potentiel économique de ce marché n'est plus à démontrer..., potentiel que le Fonds des Nations-Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) évalue à 19 milliards de dollars, soit près de 160 milliards de dirhams au niveau mondial.