EPO. Pour tous les aficionados du cyclisme, ces trois lettres évoquent immédiatement les cas de dopage révélés lors des grands tours cyclistes comme le Tour de France. L'érythropoïétine (EPO), qui permet de stimuler la production de globules rouges, représente surtout un traitement antianémique qui change la vie de nombreux malades atteints d'anémie rénale. Cette dernière représente l'une des principales complications de l'insuffisance rénale chronique. En effet, 90% des insuffisants rénaux (sur un total de 9.114 au Maroc) en sont atteints. Uneproportion énorme, qui nécessite une prise en compte sérieuse. Réunis la semaine dernière à Agadir lors du 8e congrès national de néphrologie, de nombreux spécialistes ont pu débattre des nouveautés thérapeutiques de cette maladie. Parmi eux, des sommités telles que le Pr Bernard Lévy de l'hôpital Lariboisière à Paris et le Pr Deray Gilbert de l'hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris, ainsi que le Pr Najib Nejjari de la faculté de médecine de Fès. Une injection au lieu de trois Si l'EPO est présente depuis 1988, elle devait être injectée trois fois par semaine. La nouveauté réside en la durée d'action de la molécule, qui s'est prolongée, et la simplification des traitements. L'EPO de troisième génération se présente sous forme de solution injectable par voie intraveineuse ou sous-cutanée, administrée une seule fois par mois. « Le traitement de l'anémie rénale se trouve ainsi largement simplifié, avec pour conséquence une meilleure stabilité du taux d'hémoglobine et une réduction du taux d'erreurs liées à l'administration récurrente par mois des médicaments d'usage auparavant », informe le Dr Saâd Fassi Fihri, président de la Société marocaine de néphrologie. Précaution tout de même, ce nouveau traitement n'est pas un remède miracle. Il représente seulement le traitement le plus avancé actuellement. Pour certaines formes compliquées de la maladie, particulièrement chez l'insuffisant rénal chronique sous dialyse suite à un régime alimentaire déséquilibré, d'autres solutions peuvent être envisagées. Dépistée par une simple prise de sang, l'anémie rénale est confirmée devant une valeur d'hémoglobine inférieure à 11,5 g/100 ml chez la femme et 13,5 g/100 ml chez l'homme. En 2012, on estime à 13.500 le nombre de patients marocains qui nécessiteront une dialyse.