Les deux plus grandes banques helvétiques, l'Union de banques suisses (UBS) et le Crédit Suisse, examinent un retrait partiel de Londres en raison de la surtaxe britannique sur les bonus qui rend la City moins compétitive, selon les médias suisses. Les hedge funds londoniens ne sont pas les seuls à songer à quitter la City pour s'installer sous des cieux fiscaux plus cléments. Les deux grandes banques helvétiques examinent le transfert d'une partie de leur banque d'affaires en Suisse, a révélé l'hebdomadaire alémanique suisse NZZ am Sonntag. Chez UBS, leader mondial de la gestion de fortune, la question du redéploiement en Suisse d'une partie de sa banque d'affaires londonienne a été étudiée en décembre dernier, selon l'hebdomadaire alémanique. L'établissement -qui avait d'ailleurs, déjà avant la crise, rapatrié à Zurich le négoce des devises- a lancé cette réflexion dans le cadre de ses nécessaires mesures d'économie, mais aucune décision n'a encore été arrêtée. Changement de tendance Plus que le nombre absolu de postes rapatriés, c'est le changement de tendance qu'il faut observer, note NZZ am Sonntag. Jusqu'à ces dernières années, les activités clés de la banque d'affaires -à savoir le négoce d'or, d'obligations en euros ou d'actions- étaient toujours plus souvent déplacées dans la capitale britannique. En toile de fond, c'est bien le puissant tour de vis fiscal qu'imposera la Grande-Bretagne à tous les hauts salaires qui génère autant de volonté de prendre le large. Dès le mois d'avril, les personnes dont les revenus dépassent les 245.000 francs (1fs = 7 DH environ) annuels se verront prélever par le fisc la moitié des bonus additionnels. Ce durcissement -qui a suscité une large levée de boucliers dans la City, l'opposition du maire conservateur Boris Johnson et de multiples menaces de délocalisations d'établissements financiers- s'explique par l'explosion de la dette de l'Etat, souligne lundi le journal économique genevois Le Temps, ajoutant que ce «dérapage incontrôlé découle tout particulièrement des sauvetages à répétition des établissements financiers responsables de la crise de 2008-09». «Confronté à un déficit public qui avoisine actuellement les 13% du produit intérieur brut (PIB), le gouvernement britannique cherche à renflouer ses caisses, d'autant plus que sa dette frôle les 94% du PIB», relève le journal.