Le 8 mars prochain ne sera pas de tout repos ni pour les responsables marocains ni pour les espagnols. Cette date coïncidera avec le très attendu Sommet UE-Maroc, à Grenade. Plus de 2.000 agriculteurs espagnols des provinces d'Almeria et de Murcie, regroupés au sein des associations agraires COAG, UPA et Asaja Granada (de Grenade, Almeria et Murcie) se rassembleront en même temps et au même lieu que les officiels européens et marocains. L'objectif de ce rassemblement sera «d'exiger du Conseil européen le non-renouvellement de l'Accord d'association commercial avec le Maroc, clôturé en fin 2009». Dans un communiqué largement repris par la presse espagnole, les représentants des associations agricoles initiant ce mouvement d'humeur avancent se «sentir menacés par une perte continuelle de profits à cause de la mise en œuvre de l'accord». Ceci, d'autant plus que la Commission agricole de l'UE ne prévoit «aucune forme d'indemnisation pour compenser nos manques à gagner», explique un responsable des trois associations espagnoles protestataires sur le fil de Europa Press. Un discours moins modéré, mais tout aussi contestataire, a été émis par le secrétaire général de l'UPA à Murcie, Marcos Alarcon. Ce dernier avance qu'à défaut d'un non-renouvellement pur et simple, leurs protestations viseront à au moins «sensibiliser les leaders européens sur la nécessité absolue d'introduire des modifications» dans l'accord conclu avec le Royaume. Nos tomates dans le collimateur Même son de cloche du côté de l'association Asaja Murcia. En effet, pour le secrétaire général, Alfons Glavez Caravaca, qui tient à le rappeler dans une déclaration à la presse, «l'accord avec le Maroc a favorisé l'augmentation des importations de fruits et légumes provenant de ce pays». Cela constitue un «grand préjudice» pour la production locale, notamment de la filière tomates, qu'Alfonso qualifie de «vitale» pour l'économie de la Province de Murcie. Les agriculteurs ne seront pas les seuls à battre le macadam le 8 mars prochain. En effet, quelques entreprises espagnoles opérant dans le domaine des agrumes ont également confirmé leur participation à ce mouvement de protestation. Un document-circulaire sera par ailleurs adressé à l'intention de toutes les couches d'intervenants dans les filières fruits et légumes des provinces espagnoles concernées. Les responsables européens et marocains devront faire preuve de beaucoup de diplomatie lors du prochain sommet Maroc-UE pour convaincre les représentants du secteur agraire espagnol.