Sonasid est sur la corde raide. Bénéficiant jusqu'à il y a peu d'une position dominante de fait, le métallurgiste connaît ces derniers mois une forte déperdition de parts de marché sous l'effet de l'arrivée de nouveaux concurrents. La filiale de SNI a vu ses niveaux de vente baisser de 733 Kt sur l'exercice 2010. La situation est à ce point préoccupante que les surcapacités estimée et installée du sidérurgiste sont respectivement évaluées à 40% et 70%. Pour ne rien arranger, le marché tourne au ralenti. Dans ce contexte, la consommation du rond à béton et du fil machine s'est inscrite en net recul passant de 1.500 Kt en 2009 à 1.400 Kt en 2010, en raison du repli du secteur de la construction. Pour compliquer davantage l'équation pour le sidérurgiste, celui-ci a à gérer le contrecoup du surenchérissement des matières premières et notamment la ferraille. À ce titre, le fob Rotterdam est passé de 246 dollars en 2009 à 358 dollars en 2010, atteignant même un niveau record de 450 dollars en fin d'année. Au même volet international, il est à préciser au passage que la production mondiale d'acier a atteint un niveau record en 2010 à 1.414 millions de tonnes, en hausse de 15% par rapport au niveau particulièrement bas de 2009, les produits plats étant les plus concernés par cette hausse. Le caractère instable du marché national ainsi que plusieurs dysfonctionnements ayant conduit à une très forte volatilité des prix au niveau local portent enfin l'estocade à Sonasid. Le management du sidérurgite parie néanmoins sur une franche embellie pour 2011. Cette année devrait concorder avec la sortie de crise du marché mondial de la sidérurgie, pense-t-on. «Cela devrait relâcher la pression sur le marché national sur lequel est également attendue la reprise du marché de la construction pour le second semestre 2011», affirme Ayoub Azami, directeur général de Sonasid. Dans le cadre de ce nouveau contexte favorable et des enseignements tirés du passé récent, Sonasid s'assigne comme objectif de jouer son rôle de leader pour sortir en 2011 du scénario 2010 lequel est jugé intenable pour tous les acteurs. Une autre volonté affichée est de conforter les fondamentaux et avantages compétitifs lesquels se résument pour le sidérurgiste dans les coûts de transformation, l'Intégration aciérie, le broyeur, les armatures et le portefeuille clients unique. Les autres chantiers envisagés par Sonasid touchent à l'adaptation de sa stratégie commerciale aux nouvelles données du marché. Dans ce sillage, le sidérurgiste devrait s'atteler à revoir sa politique commerciale et de distribution. Deux autres grandes résolutions devraient se décliner par la focalisation sur le marché domestique qui reste le premier marché avec une approche marge, ainsi que la saturation au maximum du dispositif par des appoints à l'export. R.H