Le principal sidérurgiste du royaume a terminé l'année 2010 dans le rouge, avec des résultats moins solides que prévus. Dans un marché marqué par le fort repli du secteur de la construction, Sonasid enregistre une baisse notable de ses réalisations commerciales. Ainsi, le chiffre d'affaires 2010 est passé à 3,9 milliards DH au lieu de 5,3 milliards en 2009, soit une baisse de plus de 25%. Le résultat d'exploitation accuse un déficit de 80 millions DH, alors qu'il était à 347 millions DH, un an plutôt. Finalement, le résultat net s'inscrit dans le rouge avec une perte de 54 millions DH contre 296 millions DH en 2009. En consolidé, les principaux indicateurs de profitabilité n'ont pu quitter la zone des turbulences : le chiffre d'affaires consolidé termine à 4,1 milliards DH au lieu de 5,5 milliards en 2009. De même, le résultat net consolidé s'inscrit en perte avec un résultat négatif de 18,5 millions DH contre 348 millions DH un an auparavant. La situation financière n'en demeure pas moins solide. Malgré l'augmentation des dettes de financement à 500 millions DH et un remboursement de cette dette à 50 millions DH, le groupe dispose d'une capacité d'autofinancement estimé à 130 millions DH et une trésorerie positive à près de 20 millions DH. D'après Ayoub Azami, directeur général de la SONASID, la consommation du rond-à-béton et du fil machine a enregistré un recul en 2010, passant de 1,5 million tonnes en 2009 à 1,4 MT en 2010, et ce, en raison du repli du secteur de la construction. Ce constat a été dressé vendredi par M. Azami, lors de la présentation devant la presse des résultats de son entreprise pour l'année 2010. Il a aussi fait état d'une régression de l'ordre de 25 pc du chiffre d'affaires et d'une baisse sensible du résultat d'exploitation en 2010. Ce bilan négatif est du à une conjoncture internationale défavorable, a-t-il expliqué, indiquant que la production mondiale d'acier a atteint en 2010 un niveau record qui se chiffre à 1,414 milliard de tonnes, soit une hausse de 15 % par rapport à l'année 2009. A elle seule, la production chinoise s'est accrue de 9,3 %, entraînant par ricochet un surenchérissement des matières premières, notamment la ferraille. La forte croissance, qui a bénéficié aux concurrents, a conduit à une surcapacité de l'ordre de 40 % sur le marché mondial, ce qui a eu des répercussions sur les ventes de la SONASID qui ont baissé de 733 KT. Une situation qui a déstabilisé le marché national et conduit à une très forte volatilité des prix, a-t-il déploré avant de prédire, sur un ton optimiste, que la sortie de crise du marché mondial de la sidérurgie relâchera la pression sur le marché national et permettra aussi la relance du marché de la construction pour le second semestre 2011.