Ça va ? La baisse ? Ça fait une éternité que je cherche un sujet «positif» à vous servir. Et je vous prie de me croire, si je n'écris que sur les choses qui ne vont pas, je ne le fais pas toujours exprès. Je vous assure que je ne les cherche pas, tous ces trucs qui ne marchent pas. Ce sont eux qui viennent à moi. Ils ont dû entendre parler de moi, et comme personne ne voulait en parler, ils viennent vers moi pour que j'en parle. En quelque sorte, ils me fourguent la patate chaude qui refroidit tout le monde. Et moi, bien entendu, un peu par civisme et beaucoup par sadisme, je ne me fais pas prier. Les patates chaudes, purée, qu'est ce que j'adore ça ! J'en raffole. D'ailleurs, j'en abuse tellement que ça commence à se voir. Et à se savoir. Oui, j'ai pris du poids. Dans tous les sens du terme. À force de forcer sur les traits, j'ai fini moi-même par forcir. Il paraît que ça me va bien. Du moins, si j'en crois la vanne d'un mec qui se veut mon pote et qui est lui-même un peu empâté : «Tu gagnes en ligne ce que tu perds en mots». J'ai fait semblant de prendre ça pour un compliment et je lui ai rétorqué du tac au tac : «Si je te prends au mot, tu vas perdre sur toute la ligne». Il a ricané en me lançant à voix haute un «Très fort !» très caractéristique chez tous ceux qui n'ont rien pigé, mais qui ne veulent pas l'avouer. Les nuls, quoi ! Mais, aujourd'hui, j'ai envie de les oublier et de vous parler plutôt des bonnes choses. D'ailleurs, je ne peux pas faire autrement, tellement elles se sont imposées à moi. À vrai dire, c'est parce que ces «bonnes choses» dont je veux absolument vous parler aujourd'hui m'intéressent particulièrement personnellement que je m'y suis intéressé. Vous me connaissez, je n'ai jamais été un diseur de bonne aventure, sinon ça fait longtemps que ça se serait su. Bon, maintenant, je pense que je vous ai assez fait languir et que vous êtes assez chauds et mûrs pour pouvoir savoir la très bonne nouvelle du jour. Alors, tenez-vous bien : du jour au lendemain, les prix de pratiquement tous les médicaments vont baisser de moitié, ou quasiment, et la vérité si je mens ! Ils sont malades ou quoi ! Je ne vous cache pas, en ce qui me concerne, j'en suis soulagé. Avec tout ce que je suis obligé d'ingurgiter du matin au soir pour résister aux agressions du temps, aux violences de l'espace, et surtout, aux assauts des sots, mon pharmacien vient de changer de bagnole pour la 2e fois cette année, et il est déjà à sa 3e résidence secondaire. Mais tout ça, c'est fini ! Aujourd'hui, grâce à cette baisse vertigineuse qui est, ma foi, à la fois surprenante et inattendue, je me sens déjà mieux. Alors, je vais vous surprendre. Je ne l'ai jamais fait, mais je vais le faire aujourd'hui. Je vais dire solennellement et officiellement à notre gouvernement : merci ! (Oh ! Je crois que j'ai rougi). Cela dit, pour ne pas changer, j'ai quand même 2 ou 3 réserves. D'abord, j'aimerais qu'on m'explique comment on a pu baisser les prix dans de telles proportions, sans que les labos n'y voient le moindre mal. N'est-ce pas étrange ? Et d'un ! De deux : comment peut-on arriver à baisser d'autant les prix des médicaments sans en réduire l'efficacité ? La pilule est dure à avaler, vous ne trouvez pas ? Et enfin, je pense que décider de diviser par 2 le prix des médicaments, par exemple, contre le cancer, c'est le plus mauvais cadeau à offrir à un ancien fumeur et toujours fumiste comme moi ! Au fond, je crois que j'ai toujours raison de me méfier de ce gouvernement.