J'ai décidé cette semaine de vous parler d'un sujet qui fait pas mal de bruit, même si, apparemment, on ferait tout pour l'étouffer. J'ai décidé cette semaine de vous parler d'un sujet qui fait pas mal de bruit, même si, apparemment, on ferait tout pour l'étouffer. Il s'agit d'un vieux projet de loi sur l'impôt sur la fortune et qui a été sorti par certains mauvais plaisantins, syndicalistes de métier, et membres honorables de la Chambre des conseillers de fonction. Je ne vous cache pas que cette histoire m'intéresse au plus haut point, non pas que j'aurais peur pour ma fortune que, d'ailleurs, je n'ai point, mais tout simplement parce que je suis devenu, par la force des choses, un grand voyeur, spécialisé dans les questions de fric, de fisc, et de tous les micmacs qui tournent autour. Comme ça, donc, si on en croit les rapporteurs qui ne nous rapportent que les bribes d'infos qu'ils arrivent à glaner ça et là, il serait question, de nouveau, d'instaurer une taxe pour ceux et celles qui gagnent un max. Si ça ne tenait qu'à moi, je leur aurais piqué 90 % de leur richesse exubérante, pour ne leur laisser que les 10 % imposés par la charia, destinés théoriquement aux nécessiteux et que les pauvres ne reçoivent pas toujours. Non, je ne suis ni un tapeur ni un jaloux. D'abord, en leur enlevant tout ça, je vais les empêcher de sombrer dans la débauche du shopping éreintant, des loisirs déroutants et de la luxure en tout temps. En plus, et c'est le plus important, tout ce que je leur aurais pris, je le mettrai, promis, juré, dans les caisses de l'Etat, et pas, comme certains, dans mes poches qui sont pourtant dans un sale état. Justement à ce propos – pas de l'état de mes poches, mais des caisses de l'Etat – il y a un truc que je n'ai pas du tout jugé dans cette affaire. D'après ce qu'on m'a raconté, il y aurait un parti, aujourd'hui bien parti pour nous mener en bateau, qui aurait été auparavant l'instigateur de ce projet diabolique, et qui se serait rétracté pour je ne sais quelles raisons… d'Etat. Vous voyez, je mets tout ça au conditionnel car je n'ai pas du tout enquêté, parce que je ne suis pas un journaliste d'investigation, comme ils disent, mais un simple billettiste un peu fumiste. Ensuite, pour tout vous dire, tous les impôts et les trucs comme ça, moins on m'en parle, et mieux je me porte. Je ne vais pas vous raconter ma vie, mais j'ai en gros sur le cœur, et j'en connais, qui se reconnaîtront, qui ne l'emporteront pas au paradis. Tournons la page et revenons à nos empêcheurs de gagner des ronds. Je disais donc que certains auraient changé d'avis et seraient aujourd'hui contre ce projet d'impôt sur la fortune, et mettent en avant un argument de poids, en l'occurrence l'article 77 de la nouvelle Constitution qui nous apprend que, je cite, «le Parlement et le gouvernement veillent à la préservation de l'équilibre des finances de l'Etat. Le gouvernement peut opposer, de manière motivée, l'irrecevabilité à toute proposition ou amendement formulés par les membres du Parlement lorsque leur adoption aurait pour conséquence, par rapport à la loi de Finances, soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation des charges publiques». Oui, vous avez bien lu. Le super parti en question, aujourd'hui au gouvernail, est, pardon, serait contre cette superbe taxe parce qu'elle risque soit de «diminuer les ressources publiques», soit «d'aggraver les charges publiques». C'est inouï ! Je vous avoue, tout génie que je crois être, que j'a beaucoup de mal à comprendre aussi bien le revirement que l'argument à moins que, comme disait l'autre, le pouvoir ça vous change un homme fût-il, auparavant, bien généreux. En attendant d'y voir plus clair, bon week-end les fortunés, et faites de beaux rêves les autres.